Nappy Hair – l’énorme business des cheveux naturels

(c) CNN

(c) CNN – Meet the money makers of the natural hair movement.

Fini défrisage et extensions?  Le terme « Nappy », traduction du mot « crépu » (ou plus poétiquement, contraction de natural happy) est une tendance capillaire forte chez les afropéennes et les afro-américaines.  Un marché colossal estimé à 2,7 milliards de dollars par an.

Business: opérateurs historiques, géants de la grande distribution et nouveaux acteurs.

Depuis 2006, les ventes de défrisant ont chuté de 28%.  Il a fallu aux opérateurs historiques trouver des alternatives.  Qui de mieux que des experts du cheveu afros (entendez les spécialistes du défrisage) pour des créer des produis destinés aux cheveux afros (Dark & Lovely en tête).

Aujourd’hui, on voit des produits assouplissants, pour un pousse plus rapide, pour les cheveux en transition (période de sevrage du défrisant), pour les nourrir, les protéger…

Parallèlement, les statistiques démontrent que les afro-clientes dépensent jusqu’à 9X plus en produits capillaires que les clientes occidentales.  Un énorme marché près de 3 milliards de dollars par an.  Les géants de la grande distributions se sont donc aussi lancés sur ce juteux marché (Garnier, L’Oréal, Pantene…)

Mais tant qu’à être naturelle, de plus en plus de marques nouvelles, plus naturelles voire bios voient le jour (Nappy Queen, Miss Jessie’s, Carol’s Daughter, Les Secrets de Loly…).  Une vague d’innovation et un renouveau qui est tout bénéfice pour des entrepreneurs et entrepreneuses au sein de la communauté afro.

Identité culturelle: une dimension historique.

Un phénomène nouveau?  Pas tellement.  Dans les années ’60, par signe de revendication politique anti-ségrégation, les Black Panthers, Angela Davis et tant d’autres se laissaient pousser la coupe afro.

Dans les années ’70, les stars du disco propulsent la coiffure afro XXL au top des coiffures.

Depuis la fin des années ’70, le défrisage a été la norme pour s’élever dans l’échelle sociale. Les cheveux doivent être longs et lisses.  Composé d’actifs chimiques très mordants (soude), leur utilisation peut entraîner une chute des cheveux, des alopéties, des démangeaisons et des irritations du cuir chevelu…  Parallèlement, on note l’utilisation massive d’extensions, de tissages, de perruques pouvant engendrer des problèmes d’hygiène, de démangeaisons ou simplement d’inconfort au touché.

Le retour de l’afro souligne alors une certaine volonté d’affirmer son appartenance ethnique, une façon d’assumer ses origines.

A lire aussi: Nappy Hair: la revanche des femmes noires – Figaro Madame