Trésors d’Afrique : Aromazone élargit son offre d’actifs africains.

marula hibiscus

Pour les fans de cosmétique naturelle, d’actifs bios et ou équitables, d’actifs bruts et purs ou de recettes maisons : Aromazone est LA boutique en ligne.  Le site proposait déjà une large sélection d’extraits végétaux traditionnellement utilisés dans la pharmacopée africaine : beurres de karité, d’avocat, de cacao, de Kpangnan, huiles végétales d’abyssinie, de baobab, de melon d’eau du Kalahari, de Yangu, d’argan, extrait de Kigelia, fleurs d’hibiscus, huiles essentielles de myrrhe, encens oliban, hydrolat de fleur d’oranger, henné, rhassoul…  La gamme s’élargit avec 3 nouvelles huiles et 1 beurre.

Le puissant beurre de Kombo (Ghana) : apaisant.

Le Kombo, Pycnanthus angolenss, aussi connu en Afrique sous le nom d’ilomba, est un grand arbre de la famille des Myristicacées, qui pousse principalement dans les zones forestières d’Afrique tropicale, notamment au Sénégal, au Ghana, en Guinée, en Ouganda et jusqu’en Tanzanie. Cousin de la muscade, il est aussi surnommé « muscade africaine ». L’arbre peut faire jusqu’à 40 m de haut et 1 à 1.5 m de large, et produit de petits fruits rassemblés en grappes, et qui contiennent un noyau noir entouré d’un arille rouge, ressemblant au macis des noix de muscade.  C’est la pression de ces graines qui donne le beurre de Kombo, matière grasse semi-liquide, de couleur brune et d’odeur très aromatique. En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, ce beurre est très apprécié pour la fabrication de savon.

Le beurre de Kombo contient en forte proportion des acides gras rarement retrouvés dans le monde végétal, comme l’acide myristique et l’acide myristoléique, l’acide kombique, l’acide sargaquinoïque, le sargachromenol, l’acide sargahydroquinoïque, qui font l’objet de plusieurs études pour leurs propriétés pharmacologiques et cosmétiques, et notamment leurs effets antioxydants et anti-inflammatoires, contre les douleurs et les rhumatismes.  Ce beurre constitue ainsi est un actif végétal d’exception pour les peaux irritées et abîmées, mais aussi pour lutter contre le vieillissement cutané prématuré, revitaliser et raffermir les peaux matures, ou encore lutter contre la chute des cheveux.

L’huile magique de Touloucouna (Sénégal) : réparatrice.

Le Carapa procera, connu au Sénégal sous le nom de Touloucouna, est un grand arbre de la famille des Méliacées, cousin de l’Andiroba et du Neem. Il peut atteindre jusqu’à 30 m de haut et pousse en abondance en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, aussi bien dans les forêts humides que dans les savannes. Il a une grande importance culturelle et médicinale pour les populations locales, qui utilisent toutes les parties de la plante (écorce, feuille, résine, graines) pour divers usages, principalement médicinaux et magiques, mais aussi à des fins cosmétiques, ou encore pour la protection du bois contre les termites. Au sud du Sénégal, dans la région de Basse Casamance, l’huile est traditionnellement produite par la communauté Diola. Ce sont les femmes ménopausées uniquement qui s’occupent de collecter les graines de Touloucouna sur les arbres sauvages, puis d’en extraire l’huile à l’eau bouillante après avoir réduit les amandes en pâte.

L’huile obtenue est réputée pour calmer les douleurs musculaires et articulaires ou les rhumatismes et elle est utilisée pour traiter de nombreux problèmes de peau, notamment le psoriasis. Elle est également connue comme antiparasitaire et insectifuge. Elle est traditionnellement appliquée en friction ou massages, ou encore utilisée pour préparer du savon. Très riche en composés insaponifiables actifs, cette huile obtenue de manière artisanale traditionnelle se révèle être un allié précieux pour les peaux atopiques (psoriasis, eczéma) et les cuirs chevelus à problèmes. Décontracturante et anti-inflammatoire, elle sera également une excellente base de massage en cas de douleurs musculaires ou articulaires. Une huile véritablement magique !

Précieuse huile végétale d’hibiscus (Sénégal) : l’anti-âge.

Plante vivace de la famille des Malvacées, l’Hibiscus sabdariffa, également appelé « Oseille de Guinée », est originaire d’Afrique de l’Ouest et ses magnifiques fleurs pourpres, comestibles, sont très utilisées dans la cuisine traditionnelle locale, notamment pour préparer le Bissap (ou Carcadé), une infusion rouge et acidulée appréciée autant pour son goût que pour ses vertus médicinales. L’huile végétale d’Hibiscus est obtenue par pression à froid des graines de la plante. Au Sénégal, l’hibiscus est essentiellement une culture d’hivernage, les plantes sont cultivées en bordures de champs ou de villages, ou en plein champ en association avec d’autres plantes. Aucun pesticide n’est utilisé pour ces cultures. Après récolte, les graines sont pressées localement pour produire une huile végétale riche en acides gras essentiels (oméga-6) et antioxydants, particulièrement intéressante pour l’usage cosmétique.

Dotée d’une teneur inégalée en vitamine E,  environ 2 fois plus que l’huile végétale de Figue de Barbarie, déjà réputée pour sa richesse exceptionnelle en tocophérols, c’est une alliée de choix pour lutter contre le vieillissement cutané et les dommages oxydatifs liés aux radicaux libres. Sa richesse en phytostérols et en oméga-6 complète remarquablement cette composition et lui confère des propriétés régénérantes et adoucissantes. Facilement absorbée par la peau, elle est appréciée sur tous types de peaux et sera particulièrement intéressante pour les peaux sèches, déshydratées, ou sensibles.

L’huile d’Hibiscus est également intéressante dans les soins capillaires : elle nourrit, protège et gaine la fibre capillaire, redonnant ainsi force et brillance aux cheveux.

Miraculeuse huile de marula (Namibie) : la revitalisante.

Aussi surnommé « arbre-éléphant » car les éléphants raffolent de son fruit, le Marula, ou Sclerocarya birrea, est un arbre qui pousse au sud du continent africain et dans la partie sub-sahélienne de l’Afrique de l’Ouest. Il peut atteindre 7 à 18 m de haut et fût déclaré arbre protégé en Afrique du Sud en 1951, du fait de sa grande  importance à la fois alimentaire, commerciale, culturelle et médicinale dans cette zone, notamment chez les Bantus. Considéré comme un arbre multifonction par les populations locales,  il fait partie de nombreuses légendes et rites, et ses feuilles sont utilisées à diverses fins médicinales, tandis que ses fruits sont consommés tels quels, ou fermentés pour produire de la bière. Réputés pour leur richesse en vitamine C, ces fruits à la peau jaune et à la chair blanche sont également utilisés pour produire une liqueur répandue en Afrique australe.

Les fruits renferment un noyau particulièrement dur, d’où l’arbre tire d’ailleurs son nom botanique (skleros = dur, karya = noix), et qui contient les graines. Celles-ci sont consommées telles quelles ou utilisées pour produire l’huile de Marula, très prisée pour les soins de la peau et des cheveux. Le peuple Zulu l’utilise comme huile de massage, tandis que les Tsonga l’apprécient pourhydrater et nourrir la peau, ou encore pour embellir et protéger les cheveux secs et cassants. L’huile de Marula a une composition en acides gras intéressante pour nourrir la peau, maintenir sa souplesse et prévenir sa déshydratation, et sa richesse en composés antioxydants en fait un merveilleux soin anti-âge. Douce et facilement absorbée par la peau, elle est très agréable à l’application. Elle constitue également une excellente huile de massage et peut s’utiliser comme support pour l’aromathérapie.

 

  • Achat en ligne des produits, informations scientifiques et recettes maisons sur le site www.aromazone.com // (c) textes et photos Aromazone.

 

Kids Spa. Les meilleurs spas d’Afrique « enfants admis ».

massage bébé kids treatments

En Afrique de l’Ouest, le massage du nouveau-né est une pratique (assez tonique !) ancestrale.  Stimulant l’éveil, relaxant, créant du lien, assouplissant, facilitant la digestion, la concentration…  de nombreux professionnels de la santé sont d’accord pour dire que le massage est une façon merveilleuse de contribuer au développement physique, mental, émotionnel et interpersonnel des enfants.  Si la majorité des spas sont interdits aux enfants de moins de 16 ans, certains d’entre eux proposent toutefois une carte de soins ludiques et adaptés aux tous petits.

Les enfants : une cible marketing impliquant de nombreuses contraintes. 

Beaucoup de parents, amoureux du spa, souhaitent initier leurs enfants aux bienfaits des soins.  Ces derniers sont en effet une porte d’entrée vers un monde de sensorialité, de relaxation et de paix intérieure.  Néanmoins, les soins prodigués aux enfants devront toujours être adaptés et les spas voulant développer une offre ciblant les ‘kids’ devront s’adapter à de multiples contraintes.

  • La législation protégeant les mineurs: pour des raisons légales (dans certains pays) et psychologiques, on ne laisse pas un enfant seul avec un inconnu, et à plus forte raison, s’il doit se dévêtir, même partiellement.  La plupart des spas proposent d’ailleurs uniquement des soins enfants en duo avec la maman ou en présence obligatoire d’un adulte référent.  Sinon, les massages sont généralement limités aux mains, aux pieds, à la tête afin de préserver l’intimité des enfants et qu’ils puissent rester habillés.
  • L’éthique: promouvoir des soins de beauté (soin visage, manucure, maquillage) à destination d’un très jeune public renforce l’hypersexualisation précoce des jeunes filles ; comme une invitation voire une injonction à « devoir » devenir jolie, à adopter tous les codes commerciaux de la féminité, à se transformer en femme « comme maman » alors que l’on est encore une enfant.  Même si cela peut être vu comme un jeu par les petites filles, la question de l’éthique et des valeurs que l’on veut véhiculer se pose légitimement lorsque l’on établit sa carte de soins « enfants ».
  • La sécurisation des espaces: pour des raisons évidentes, les espaces aquatiques et/ou chauds (piscine, jacuzzi, sauna, hammam) sont interdits aux enfants afin d’éviter noyades, brûlures, problèmes respiratoires et cardiaques.  Les tables devront également être plus basses (ou prévoir une escabelle).
  • L’accueil : on n’accueille pas un petit enfant de 6 ans comme un adulte. Les thérapeutes doivent recevoir une formation complémentaire pour adopter un ton adéquat et une attitude rassurante avec cette jeune clientèle.
  • La gestuelle des soins adaptée: la morphologie même des enfants obligera les praticiens à modifier leur gestuelle et à rester très superficiel dans la pression de leur main.
  • Des produits encore plus sûrs: les produits sélectionnés devront être particulièrement doux pour être tolérés par la peau fragile et réactive des enfants, tout en réussissant à être assez gourmands au niveau des parfums et ludiques au niveau des galéniques que pour satisfaire leurs attentes.
  • Une durée de prestation limitée: les enfants perdent plus facilement patience et des soins trop longs sont vite ennuyeux voire anxiogènes pour eux.  La nervosité prend alors le dessus sur le plaisir.  Les soins sont généralement raccourcis à 30 minutes.
  • La gestion du bruit: les enfants sont … des enfants !  Ils s’amusent, rient, remuent, courent, crient, pleurent parfois. Tout cela peut troubler la quiétude d’un spa et rapidement devenir insupportable pour les autres clients.  Les soins « enfants  » sont donc généralement limités en nombre ou placés dans des plages horaires bien définies.

Kids Spa au Four Seasons Marrakech. 

Une carte relativement fournie de soins allant de 30 à 60 minutes.  Les soins sont accessibles aux enfants entre  6 et 11 ans. Afin de préserver un environnement sûr et relaxant, les enfants doivent toutefois être accompagnés d’un parent ou tuteur durant toute la durée du soin. Parmi les soins, outre les manucure, pédicure et massage du visage, on notera :

  • Le champissage: cette technique de massage tonique basée sur la médecine ayurvédique indienne traditionnelle se concentre sur la tête, le crâne, le cou et les épaules.  On utilise de l’huile d’argan pure. Ce massage particulièrement déstressant est très efficace contre les migraines, permet la croissance des cheveux et réduit l’anxiété. Il favorise également le sommeil.
  • Le massage de Rêves: un massage à faire le soir comprenant des mouvements longs et doux pour calmer les enfants et les préparer à une nuit reposante. Pour qu’ils fassent les plus beaux rêves !

Kiddies Spa au Thanda Spa Private Reserve Game  (Afrique du Sud)

Le Thanda Spa vient d’être élu World Best Safari Spa 2016.  Ce fabuleux spa offre un sanctuaire de simplicité et de luxe au cœur d’une réserve privée, dans le Zululand sud africain.  Leurs traitements ‘signature’ sont une combinaison de techniques occidentales mêlées d’ anciennes pratiques holistiques zoulous.

Le Thanda spa possède également un Kiddies Spa réservé aux 8-12 ans.  Les thérapeutes utilisent des produits doux à base de fruits qui sentent délicieusement bon et qui peuvent etre appliqués sans aucun danger sur la peau délicate des enfants.  Ces soins permettent d’aider les enfants à se relaxer tout en prenant soin de leur santé.  Les soins sont relativement courts (30 minutes) et leurs noms choisis pour développer l’imaginaire: Monkey Apple Massage, Prince/Princess Facial, Happy Feet or Hands…

Mangwanani :  African Kids Spa (Afrique du Sud). 

Il n’y a pas que les hôtels qui proposent des services beauté et bien être pour les enfants.  Le Wild Coast Kids Spa, de la chaîne  Mangwani  African Spa, est un day spa urbain situé à CapeTown.  Pas d’adultes ici: il est exclusivement réservé aux enfants de 4 à 12 ans.  Ils  pourront y recevoir manucures, pédicures, soins visage, massages localisés (mains, pieds, épaules ou crane) mais aussi repartir en arborant fièrement un grimage ‘African Warrior’.  Des soins et des packages allant de 30 minutes à 4h30 de soins !

L’institut de beauté est spécialement aménagé pour le confort et l’amusement des enfants, on y trouve un espace ‘déguisement’ et un château dans lequel garçons et filles pourront s’amuser.  Des cours de yoga pour enfants y sont aussi organisés.

 

(c) Photo Four Seasons Marrakech

NOUS EXISTONS! L’invisible clientèle pluriculturelle des spas et instituts de beauté.

client noir institut spa

La frontière entre marques cosmétiques généralistes et ethniques s’estompe progressivement.  Qu’elles soient de parfumerie (Lancôme) ou de grande distribution (L’Oréal, Dove, She Moisture), les marques de maquillage, de soin ou de soin capillaire tendent à se globaliser et à s’adresser à une clientèle multiculturelle.

On ne peut pas du tout en dire autant pour les marques professionnelles (en institut et en spas)!  Les causes de cette invisibilité ethnique sont à chercher auprès de tous les acteurs de l’industrie : monde éducatif, marques, spas … et clients.  Analyse à 360° et en 4 axes. 

 

AXE 1 – Une invisibilité dès les écoles d’esthétique.

 

Durant mon cursus d’esthéticienne, nous n’avons jamais abordé les spécificités des peaux foncées.  « La peau, c’est la peau ! » fut systématiquement la réponse que je recevais.  Or, au travers de ce blog, les différentes caractéristiques et problématiques des peaux foncées sont souvent démontrées et abordées: pilosité, hyperpigmentation, blanchiment, déshydratation, acné, cicatrisation… 

Enfin, pour être exacte, si, nous avons quand même UNE FOIS envisagé une clientèle noire:  lors du module de maquillage correctif.  Pour entendre et apprendre quoi ?  « Comment affiner des lèvres trop lippues ou estomper un nez trop épaté » !!!  Les esthéticiennes intègrent donc dès les études que, premièrement, la clientèle ethnique n’existe pas,  deuxièmement, que les peaux foncées n’ont pas de réelles spécificités et troisièmement,  que les traits naturels négroïdes sont des défauts à corriger.  Une horreur !  A présent que je forme aussi des (futurs) professionnels, dans le privé et dans le public,  de la formation initiale à la formation continue, je constate que le programme officiel belge (le seul auquel je peux me référer avec certitude) ne traite aucunement les thématiques reprises sur notre blog.

 

AXE 2 – Des marques professionnelles ethno-centrées. 

 

Dans le marketing des marques françaises, on remarque également non pas une sous-représentation, mais presque une « non représentation » des clients ethniques.  Les égéries des marques d’instituts de beauté et de spas semblent s’être clonées en une femme blanche et relativement jeune aux cheveux bruns (ou blonds cendrés) et lisses. Remarquez que c’est peut-être moins vrai auprès des marques anglo-saxonnes, mais je n’ai fait l’exercice que pour les marques françaises et sud-africaines.

Anne Semonin, Carita, Darphin, Decléor, Filorga, Germaine de Capuccini, Mary Cohr, Payot, Sothys, Thalgo, Yves Rocher…  Aucune représentation d’une cliente ethnique.  Même chose pour les marques aux univers plus « exotiques » : Cinq Mondes, La Sultane de Saba, Phyto 5, Thémaé, Yon Ka… Et, plus étonnant, pareil pour plusieurs marques spa et cosméceutiques africaines: Africology, Rain ou Environ.

On retrouve toutefois chez EvadéSens, une Reine d’Egypte à la peau couleur miel mais ici, davantage pour évoquer un univers historique et mythique que pour représenter une cliente.

La seule exception que nous ayons trouvée est la marque Bernard Cassière où une cliente à la peau noire reçoit les soins de la gamme baptisée … « Tribal », inspiré de recettes ancestrales africaines, mexicaines et polynésiennes.  Un demi-bonheur donc puisque certes, enfin, une modèle noire est l’égérie d’une gamme, mais hélas, elle ne semble que renforcer le côté exotique du soin.

Alors évidemment, on invoquera le fait que l’on s’adresse à une cible principale, large et consensuelle , mais ce constat a de quoi interpeler au regard des avancées réalisées par les marques « grand-public » qui ont compris qu’une cliente blanche pouvait tout à fait s’identifier à une égérie noire, comme inversement.

Pareillement, au niveau des menus de soins, pourquoi ne pas inclure davantage de soins correspondant aux spécificités des peaux foncées et aux envies de la clientèle afro: spas du cheveu, soins volumateurs (non, tout le monde ne veut pas forcément mincir!), peelings doux, actifs spécifiques… 

 

 AXE 3 – le manque d’intelligence culturelle et de diversité dans les spas et instituts.

 

A l’heure où les instituts courent après de nouveaux clients, la question d’une ouverture à plus de diversité devrait naturellement se poser compte tenu de l’évolution sociétale qui va vers une plus grande multiculturalité et un pouvoir d’achat important pour de nombreux clients issus des minorités ethniques.

Pourtant je suis toujours étonnée du malaise de certains professionnels lorsqu’ils sont confrontés à des clientes qui, comme moi, ont une peau foncée.  Des lacunes dans le conseil tout d’abord, pour les raisons évoquées plus haut.  Mais surtout, des lacunes dans l’accueil.  J’ai personnellement déjà subi ce scanning un peu suspicieux me balayant de la tête aux pieds et des pieds à la tête, le fameux « je peux vous renseigner ? » accompagné d’un langage corporel sur la défensive qui sonne comme un « pffff, qu’est-ce qu’elle fait ici ? ».  Des phrases exagérément articulées (comme si je ne comprenais pas le français), une impatience voire une irritabilité non masquée lorsque je pose des questions très spécifiques (déformation professionnelle) ou même des « pour vous, nous avons une petite gamme pas trop chère qui devrait vous plaire… » qui en disent long sur les préjugés bien ancrés dans l’esprit de certains praticiens et le manque d’intelligence interculturelle. 

Ce genre de situations vexatoires fait que les clientes à la peau foncée ne se sentent parfois pas très à l’aise dans les instituts de beauté ou dans les spas.  Elles ont l’impression qu’elles n’y ont pas leur place.  Une idée encore largement répandue dans la communauté afro où on entend souvent « les spas, c’est pour les Blancs, on a pas ça chez nous. » Et c’est en partie vrai pour la diaspora (1ère génération) car la fréquentation du spa n’est culturellement pas fréquente (sauf en Afrique du Nord).  Mais cette affirmation ne vaut pas pour les afro-descendants nés en Europe, intégrés à la culture occidentale mondialisée. 

Cet état de fait changerait certainement si les minorités se reconnaissaient un peu plus dans la proposition de l’industrie wellness.  Et là, au-delà des compétences techniques, de la qualité de l’accueil, d’une politique volontariste dans le choix de marques et soins inclusifs, le recrutement d’un personnel au profil moins standardisé peut lui aussi avoir une influence sur l’ouverture à un marché plus vaste et plus varié. 

Je ne parle pas d’instaurer des quotas ou de discrimination positive à l’engagement.  Les praticiens issus de la diversité regorgent tout autant de talents que les autres.  Ils n’ont pas besoin de passe-droit légal mais bien d’ouverture d’esprit! J’ai personnellement la chance d’occuper actuellement le poste de formatrice nationale (Belgique Luxembourg) pour une très belle marque (Sothys pour ne pas la nommer 😉 ).  C’est la première fois qu’une femme de couleur occupe ce poste d’ambassadeur, un poste très exposé.  Les mentalités évoluent donc et je suis consciente de jouer le rôle de modèle inspirant pour toute une série de personnes. 

Mais revenons aux faits observés.  Ma fonction de formatrice me donne l’opportunité de visiter énormément d’instituts de spas qualitatifs et d’en rencontrer les équipes.  Les esthéticiennes issues des « minorités visibles » y sont une véritable exception.  Pourtant, voir des femmes qui leur ressemblent travailler dans les spas à des postes de praticiennes et de responsables pourrait certainement contribuer à faire que les clientes ethniques s’y sentent clairement en terrain ami.

 

AXE 4 – Des clientes pas assez exigeantes.

 

Mais soyons de bon compte, parmi les clientes, il y a aussi un réel travail d’éducation à mener !  Si la communauté noire, très consommatrice de produits cosmétiques (capillaires, make-up, crèmes), s’est largement fédérée et à fait entendre sa voix dans une volonté d’obtenir des produits qui correspondaient vraiment à leurs attentes, il n’en va pas de même pour les soins esthétiques en institut et encore moins pour le bien-être.  

Car au-delà de l’efficacité visible et ressentie des soins, les instituts et surtout les spas offrent un réel bien-être auquel chacune a le droit d’aspirer.  Les soins prodigués invitent au lâcher-prise, à l’introspection et à la relaxation.  Pousser la porte d’un professionnel fait donc partie d’une démarche plus large d’estime de soi, d’équilibre, voire d’empowerment. Et compte tenu du pouvoir d’achat de plus en plus grand des femmes (et hommes!) noires et métissées et du niveau de stress global augmentant (qu’on soit employée, cadres, entrepreneure, sportives de haut niveau…), elles devraient être de plus en plus nombreuses à fréquenter les espaces wellness. 

A propos du stress, il est à noter que le bien-être mental est parfois encore un sujet un peu tabou dans la communauté.  En effet, pour des raisons systémiques, les femmes noires doivent travailler/exceller deux fois plus que leurs collègues caucasiennes pour avoir de l’avancement et être considérées comme crédibles.  A ce stress professionnel s’ajoute un contexte familial très patriarcal, voire religieux, qui fait reposer sur les femmes actives une charge mentale très importantes et un réel besoin d’avoir des espaces où elles pourraient lâcher prise et que l’on prenne soin d’elles. 

Mais pour être certaine que l’expérience se passe bien, les choses étant objectivement ce qu’elles sont, il convient de se renseigner sur l’endroit où l’on compte se rendre.  Par le bouche à oreille (souvent le meilleur moyen de ne pas se tromper), en consultant les avis de clients sur le web, les bonnes adresses reprises dans les articles de presse spécialisées et, surtout, en osant poser toutes ses questions lors de la prise de rendez-vous et lorsque l’on est en cabine.

Enfin, lorsque l’on est déçu de l’expérience vécue, il ne faut surtout pas hésiter à faire part de son ressenti directement (ou rapidement, par écrit) au responsable du spa.  Il ne faut jamais avoir peur d’être exigeante.  Donner son avis est une formidable opportunité pour l’établissement de se remettre en question et de progresser vers un service toujours plus exceptionnel.

Spa Awards: et si les vrais gagnants n’étaient pas ceux que l’on croit?

 

 

kaya spa world best spa awards

World Best Spa Awards.  World Luxury Best Spa Awards.  Les deux grandes compétitions mondiales désignant les meilleurs spas du monde ont rendus leur verdict 2016.  Comme chaque continent, l’Afrique compte de nombreux lauréats, que nous vous présentons régulièrement sur PanafricanBeauty.com.  Mais comment sont sélectionnés les nominés, qui sont les votants ou quel est l’intérêt de recevoir une telle récompense ?  Et enfin, ces Awards ont-ils vraiment pour unique objectif de tirer l’industrie vers le haut ?

Qui sont les organisateurs ?

Les World Luxury Best Spa Awards sont une déclinaison des World Luxury Hotel Awards (Siège Afrique du Sud).  Ils existent depuis 2011.  Plus récents, les World Best Spa Awards  sont le petit frère World Travel Awards (Siège UK).  Nés il y a deux ans suite à l’engouement pour le tourisme wellness.  Plus que l’industrie du wellness ou de la beauté, ce sont donc clairement les mondes de l’hôtellerie et du tourisme qui ont mis les spas en valeur.

Qui sont les participants ?

Tous les spas du monde peuvent s’inscrire et choisir la/les catégorie(s) qui correspond(ent) le mieux à leur établissement.  Il n’y a pas de critères limitants (nombre de m², nombre de cabines, année de création, chiffre d’affaires …), ce qui permet à chaque spa de pouvoir tenter sa chance.

Il existe près de 30 catégories.  Elles relèvent pour la plupart du niveau national (meilleur spa hôtelier, meilleur day spa, meilleure boutique spa,  meilleur fitness spa, meilleur éco spa, meilleur spa resort, meilleur lieu de retraite wellness…).  D’autres catégories font s’opposer les concurrents au niveau régional / continental (meilleure destination spa, meilleur spa de désert, meilleure ligne de produits spa, meilleur spa médical…).  Enfin, certaines catégories s’observent au niveau mondial (meilleur concept  spa de compagnie aérienne, meilleur spa de compagnie de croisière…).

Qui sont les votants ?

Les compétitions se font en deux phases.  Dans la phase des nominations, ce sont des professionnels du secteur du tourisme et de l’industrie du wellness qui font leur choix, en toute indépendance (mais quid de leur désignation ?), parmi les inscrits : associations professionnelles, managers, tour-opérateurs, médias…   Dans la seconde phase, celle des votes, c’est le grand public, les clients de spa, qui votent.  Chaque spa est en effet appelé à faire voter ses propres clients et réseaux.   Même si les sites parlent de transparence, les conditions générales stipulent clairement que tous les résultats des votes seront confidentiels et non communiqués aux participants.

Quel est l’intérêt ?

Pour les organisateurs, les Awards décernés sont LA récompense ultime, le summum de l’accomplissement professionnel.  Ils permettent de tirer l’industrie vers le haut et valoriser la qualité du service et des infrastructures, l’innovation, l’originalité, les meilleures pratiques…  Tous ce qui offre aux clients une expérience inoubliable.  Ces Awards sont aussi l’occasion de :

  • Rencontres entre professionnels lors des cérémonies régionales.
  • Donner de la reconnaissance au travail d’exception des propriétaires, manager et équipes des spas et les encourager à maintenir ce niveau.
  • Donner de la crédibilité aux spas et de les positionner par rapport à leurs concurrents.
  • D’être un outil de communication, de marketing pour l’image de marque du spa.
  • D’être un outil commercial puissant pour booster les réservations, augmenter les prix et améliorer la rentabilité du spa.

Le trésor de guerre des organisateurs.

Au-delà de l’argumentaire précités, qui sont de réels arguments en faveur de ce type d’Awards, il faut également pointer le fait que ces compétitions sont aussi (surtout ?!) de grosses machines à cash.  D’une part, les organisateurs peuvent compter sur leurs rentrées directes : frais de dossier des milliers d’inscrits à travers le monde (compter environ 450€/dossier), les packs d’appel au vote, revenus publicitaires et sponsoring, participation à la soirée de gala, les certificats de participation et même le trophée officiel !

D’autre part, les votes sont l’occasion d’obtenir une base de données qualifiée (au minimum l’adresse email, au mieux, l’accès à vos données Facebook) d’amoureux du spa et ce, à l’échelle de la planète.  Un réel trésor de guerre commercial 2.0. qui permet aux organisateurs, si pas de les vendre directement, de le faire de manière indirecte via les encarts publicitaires de ses supports on et off-line.

 

(c) Photo : Kenya’s Best Hotel / Kaya Spa at Tribe Hotel / (au milieu) Mr Stephan Meves, General Manager. Cérémonie Best World Sap Awards septembre 2016.

Comment en finir avec la peau sèche ?

peau sèche rêche noire foncée

Si au niveau du visage, les peaux foncées, en milieu tempéré, ont une tendance naturelle à être de nature mixte à grasse, on constate que, paradoxalement, la peau du corps est relativement sèche.  Comment cela s’explique-t-il et, surtout, comment soigner cette sécheresse cutanée pour retrouver une peau souple et douce ?

Caractéristiques d’une peau sèche.

Visuellement la peau sèche est rêche et rugueuse notamment au niveau des jambes, mais aussi sur la partie haute du corps.  Elle présente une desquamation irrégulière pouvant aller jusqu’à une hyperkératose qui lui confère un aspect terne, grisâtre voire écaillé.  Elle est généralement sensible au froid (tendance aux gerçures) ou à la sécheresse de l’air ambiant (tiraillement, démangeaisons), elle est également sujette à la déshydratation (voir plus bas) et à un vieillissement cutané prématuré (ride, perte d’élasticité).  Elle est particulièrement fragile.

Les origines biologiques.

Globalement, une peau sèche est une peau qui manque de lipides, au cœur de la peau mais aussi en surface.  Une peau sèche est caractérisée par une déficience chronique de la qualité du ciment intercellulaire du derme et de l’épiderme : céramides (50 %), stérols (25 %), acides gras libres (omégas) et lipides complexes.  En surface de la couche cornée, le sébum sécrété par les glandes sébacées (triglycérides et cires) s’écoule pour former un film protecteur (composante du film hydrolipidique) qui assouplit la peau, freine l’évaporation et possède une action bactéricide.

Spécificités des peaux foncées.

Génétiquement, les peaux foncées présentent plusieurs spécificités qui peuvent entraîner un phénomène de sécheresse cutanée.  Les laboratoires In’oya expliquent pourquoi.

  • Un faible taux de céramides : Cette faiblesse est due notamment à l’augmentation de la céramidase : enzyme spécifique de la dégradation des céramides.
  • Un nombre réduit de glandes sébacées. Les peaux noires ont généralement une pilosité corporelle moindre que les peaux caucasiennes (sauf sur les zones à pilosité hormonodépendante: moustache, menton, aisselles, pubis…).   Or, les glandes pilo-sébacées sont directement annexées au poil.  Moins de poils égal moins de sébum.
  • Les peaux foncées ont sont denses (elles présentent une forte cohésion des cellules et une quantité de protéines plus élevée ) et présentent une faible activité de la sérine protéase (enzyme  responsable du processus de desquamation) ce qui entraîne une peau épaisse et rugueuse.

Quand la dénutrition amplifie la déshydratation.

Un manque de nutrition (ciment intercellulaire, film hydrolipidique de surface) entraîne inéluctablement des pertes insensibles en eau (PIE) plus importantes.  En effet, les lipides, hydrophobes, repoussent en quelque sorte l’eau vers l’intérieur de la peau et l’empêchent de s’évaporer.

Le phénomène de sécheresse cutanée est donc intimement lié au taux d’hydratation de la peau.  Attention, il ne faut toutefois pas confondre une peau sèche (manque de lipides) et une peau déshydratée (manque d’eau).  Ce sont deux problématiques biologiquement très différentes même si, visuellement et au niveau du ressenti, elles se ressemblent.

Toutefois, en ce qui concerne l’hydratation, les peaux noires ont la même capacité d’hydratation que les peaux caucasiennes mais elles sont juste moins bien adaptées à un climat sec (Europe, Amérique du Nord).  Elles ont une prédisposition génétique à évoluer dans un milieu à fort taux d’hygrométrie allant jusque 100% d’humidité et sont naturellement mieux adaptées à un climat tropical  (comme aux Antilles ou en Afrique subsaharienne).

Entretien des peaux sèches. 

  • Exfolier en douceur. S’il faut retirer les cellules mortes qui ternissent la peau et la rendent rêche, il ne faut pas pour autant retirer tout le sébum de la surface de la peau.   L’idéal est donc d’effectuer de manière hebdomadaire un gommage doux (loofah végétal ou cosmétique) sur une peau sèche ou humide afin de retirer l’ensemble des cellules mortes.  >>> Résultat : une peau douce, lisse, prête à absorber efficacement les cosmétiques.
  • Nourrir de l’extérieur. Au quotidien – et obligatoirement après une exfoliation ! – appliquez sur les zones sèches une base végétale nourrissante issue d’une pharmacopée africaine traditionnelle riches en acides gras: beurre (karité, avocat, cacao…) ou huile (moringa, mongongo, dattier du désert, argan…).  N’oubliez pas de compléter votre routine de soin avec un produit hydratant qui apportera à votre peau toute l’eau nécessaire (glycérine végétale, aloe vera…).  >>> Résultat : une peau souple, satinée, éclatante de beauté.
  • Soigner de l’intérieur. Un régime inadapté, une alimentation carencée en vitamine A, en oligo-éléments et en acides gras essentiels sont également néfastes à la qualité de la peau. Au-delà des soins quotidiens, l’alimentation joue donc en effet un rôle majeur dans l’équilibre cutané.  Misez sur les huiles végétales, les fruits secs, les poissons gras…  >>> Résultat : une peau saine, forte, rééquilibrée.

 

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