# Fake beauty ! Pourquoi et comment en finir.

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Mettez-moi de faux cheveux, faux ongles, faux cils, lentilles colorées, faux sourcils, fausses fesses, faux seins… Vous me rajouterez une bonne dose de maquillage et au moins 3 filtres Instagram pour parfaire le tout. Loin des sourires affichés, la « fake beauty », cette réalité alternative de la beauté féminine,  faite d’artifices cosmétiques augmentés d’artifices numériques, rend les femmes relativement malheureuses et peut avoir de graves conséquences psychologiques, sanitaires et financières, surtout au sein des communautés dites minoritaires.

 

# I woke up like this ! : internaliser l’irréel.

Chacun sait (ou en tout cas devrait savoir) que les médias sociaux ne sont pas la vraie vie. La plupart des gens y présentent leur personne et leur vie sous un jour exagérément flatteur. Chaque cliché est mis en scène, sélectionné parmi la dizaine de portraits réalisés pour choisir celui où la personne est le plus à son avantage. Maquillage, éclairage, angle de prise de vue et une myriade de filtres pour agrandir les yeux, gagner 5 cm de longueur de jambe, perdre 10kg instantanément, gommer rides, poches et vergetures, affiner le grain de peau ou changer sa carnation. L’amélioration est spectaculaire mais artificielle. Les femmes de ces images n’existent pas.
Peu importe si vous savez qu’une photo est fausse, si vous passez une demi-heure à parcourir le compte Instagram de célébrités avec de très longues extensions de cils ou l’intérieur des cuisses qui ne se touchent pas, vous commencerez à penser que c’est normal. Plus vous passez de temps entouré de certaines images (80% des jeunes utilisent les réseaux sociaux au quotidien, dont près de 50% s’en servent pendant plus de deux heures par jour et jusqu’à plus de 10h par jour !), plus les algorithmes font que ce sont toujours plus d’images et de contenus semblables qui vous sont proposés, plus vous normalisez ce genre d’images. Cognitivement, vous savez que ce n’est pas réel, mais la répétition finit par renforcer ces standards « idéaux » puisqu’ils sont associés au succès. Vous finissez par internaliser ces normes de beauté disproportionnées (taille marquée et seins démesurés, IMC trop bas) et racisées (blondeur, blancheur, traits fins ou au contraire lèvres et fesses hypertrophiées).

Des effets psychologiques doublement négatifs.

Savoir que tout ce que l’on voit est artificiel ne le rend pas moins souhaitable. Il est presque impossible de ne pas être aspiré par le fantasme et de la comparer à sa propre vie, à sa propre image.

De nombreuses études ont démontré que lorsque l’on regardait des photos de célébrités attrayantes, des effets psychiques négatifs étaient mesurés : l’estime de soi baissait significativement et des symptômes dépressifs apparaissaient. On se compare aux autres et on se trouve nul. On trouve alors ses propres cils trop courts, son teint vilain, son nez hors norme…
 

Heureusement, à son tour, on peut, selon ses envies et son budget, acheter les attributs sensés nous donner confiance en nous et nous rendre belles et désirables : extensions, lentilles, make-up, chirurgie esthétique. On peut ensuite, sans aucune qualification, passer sa propre image au tamis de nombreux filtres pour personnaliser son apparence et offrir la meilleure version de soi. On amplifie alors soi-même le phénomène de la fake beauty.

Là où la situation s’aggrave, c’est que, comme pour les célébrités, tout cela est un énorme fake ! On ne ressemble pas à son selfie dans la vie réelle. Et on est alors non seulement déçu de ne pas ressembler aux stars mais on est carrément déçu de ne même pas ressembler à soi-même !

Les spécificités des femmes Noires.

Tout d’abord, plus on est loin de l’image d’une beauté que l’on croit idéale, plus on souffre. Et les modèles restent majoritairement occidentalisés. Même les icônes noires (souvent afro-américaines) ont des traits fins, des cheveux longs et lisses, une peau et des yeux clairs. Les artifices pour se rapprocher de ces standards sont donc nombreux.

Tous ces achats peuvent représenter des sommes énormes. Proportionnellement, le budget cosmétique au sein des populations de femmes actives noires est donc beaucoup plus élevé que pour leurs homologues caucasiennes, jusqu’à quatre fois selon les sources.
Et comme cela représente parfois un fameux investissement, certaines optent pour des produits de moins bonne qualité (maquillage comédogène, colle à cils irritante, mèches inflammables), voir pour des techniques très dangereuses pour la santé (produits blanchissants contenant de l’hydroquinone, injections réalisées dans des arrières boutiques…).

Deuxièmement, le fait de vouloir transformer son image pour correspondre à l’image de la culture dominante peut provoquer de graves troubles identitaires, un état presque schizophrénique où l’envie de s’intégrer livre un combat interne à l’envie de représenter fièrement sa culture originelle et sa singularité. Combat d’autant plus intense que cette transformation est chronophage (jusqu’à plusieurs heures de transformation par jour). Et que dire du sentiment de peur et de honte quand on prétend que tout cela nous appartient et que l’on est démasqué : une mèche ou une lentille qui tombe, un homme qui passe sa main dans nos faux cheveux, une septicémie à la suite d’un implant…

Retour à la vraie vie : #Body Positive.

La « fake beauty », cette réalité projetée de la beauté féminine, faite d’artifices cosmétiques augmentés d’artifices numériques, rend les femmes relativement malheureuses. Le grand tour de force de l’industrie de la beauté, c’est avoir réussi à semer la confusion, dans la tête des femmes entre « confiance en soi » et « estime de soi ».

La femme est sensée se faire le cadeau d’être une autre qu’elle-même… et même d’y mettre le prix, parce qu’elle le vaut bien ! Maquillée, coiffée, copie-conforme d’une telle, elle endosserait une armure invisible et invincible. Girl Power ! Être la collaboratrice qu’on prend au sérieux, la femme indépendante et sexy, la grand-mère à l’allure jeune et active, la séductrice irrésistible… bref, développer son plein potentiel et réussir sa vie.

Or, paradoxalement, savoir que toute notre panoplie est fausse et qu’une fois le démaquillage, teinture ou la perruque blonde, la gaine et les filtres Instagram retirés, on se regarde dans le miroir pour observer une personne « moins bien », cela abîme terriblement l’estime que l’on a de soi. On s’aime moins. A tel point qu’une part significative des femmes ne pourraient pas sortir de chez elles ou se montrer à leur compagnon en étant authentiques, sans maquillage.

Pour sortir de ce cercle vicieux, je ne dis pas qu’il faut être radicale et jeter en bloc tout le linéaire beauté de sa salle de bain et se retirer définitivement des réseaux sociaux. Je suis moi-même à la tête d’un institut de beauté et je diffuse cet article via lesdits réseaux. Et de tous temps et dans toutes les cultures, les hommes et les femmes ont modifié leur apparence naturelle pour tenter de se rapprocher des canons de beauté de leur société. Mais il faut utiliser de manière éclairée tant les « ajouts » cosmétiques que les réseaux sociaux en pleine conscience de ce qu’ils sont : des artifices commerciaux.

Il faut néanmoins faire un gros travail, surtout envers les jeunes filles, de sensibilisation, d’éducation aux médias et de développement de l’esprit critique et de l’estime de soi. Il faut revenir aux fondamentaux. Apprendre les bons gestes pour soigner sa peau et ses cheveux de manière qu’ils conservent leur beauté naturelle le plus longtemps possible. Il faut réapprendre aux femmes à quel point les corps féminins vus dans les médias sont hors norme et manipulés. Il faut réapprendre à s’aimer profondément et à être bienveillant envers soi-même. Il faut réapprendre à cultiver son bien-être et sa beauté intérieure.

Alors, déconnectez-vous. Regardez les femmes autour de vous. Regardez à quel point elles sont belles, chacune à leur manière. Soyez vraie ! C’est le plus beau cadeau que vous puissiez vous faire à vous et aux générations futures.

12 faits que vous ignorez à propos de l’industrie cosmétique en Afrique.

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Bon, si vous êtes un fidèle lecteur de notre blog, vous en savez déjà pas mal sur le sujet 😉 Cet article est une traduction libre de l’excellent résumé de Peter Pedroncelli : “12 Things You Don’t Know About The Cosmetics Industry In Africa”.

Portée par la montée en puissance de la classe moyenne, l’industrie cosmétique émerge en Afrique, ce qui, par définition, offre de belles opportunités. Si les grandes marques se sont implantées progressivement sur ce marché, les entrepreneurs locaux et la diaspora africaine y développent des business qui sont, pour certaines, de véritables success stories. Un marché encore modeste mais dont la vitesse de croissance ne cesse d’accélérer.

1)      Une industrie qui vaut des milliards.

On estime le volume de l’industrie cosmétique sur le continent africain à globalement 460$ milliards. Et ce montant pourrait grimper à 675$ milliards en 2020. Avec une croissance exceptionnelle et continue attendue pour les années à venir

2)      Un marché émergeant grâce à la classe moyenne.

Les segments des classes sociales moyennes et supérieures grandissent, attirant les marques cosmétiques leaders du marché mondial. Ces 30 dernières années, le nombre de ménages faisant partie de la classe moyenne a tout bonnement triplé, boostant la demande pour les cosmétiques.

3)      Trois pourcents du marché global.

Le marché global est largement dominé par l’Asie (36%), l’Amérique du Nord (24%) et l’Europe de l’Ouest (20%). L’Afrique ne représente que 3% ! Mais trois petits pourcents qui en font une région à fort potentiel de croissance.

4)      Une cible pour les marques globales.

On attend du marché africain qu’il double dans les 10 années à venir, soit une progression de 5 à 10% de croissance annuelle pour les produits d’hygiène et de beauté. C’est pour ces raisons que les marques globales telles quel L’Oréal, Procter and Gamble ou Unilever s’intéressent de près à l’Afrique et mettent en place des stratégies pour pénétrer le marché et se positionner au mieux.

5)      Les marques globales sont déjà plus présentes que les marques locales.

Le paysage local est déjà, à ce jour, dominé par les géants que sont les groups Unilever, L’Oréal et Estée Lauder. Des marques qui investissent beaucoup et créent des divisions locales pour être massivement présentes.

6)      Les marques internationales implantent des centres de R&D.

L’Oréal a récemment ouvert son premier centre de recherche, développement et innovation en Afrique du Sud afin de développer des produits au plus proche des attentes des consommateurs locaux.

7)      Des success stories africaines.

De nombreuses marques africaines sont de réelles succès story à l’échelle du continent. Mieux, elles s’exportent à présent aussi à l’international. C’est le cas d’Africology, la marque de niche développée par Renchia Droganis qui composait ses cosmétiques dans sa cuisine et qui est à présent vendue à travers le monde, générant un chiffre d’affaires de $1 million par mois.

8)      S’adapter au marché avec des packaging plus petits.

Une des stratégies employée par les marques cosmétique opérant sur le continent africain est de réduire la taille des cosmétiques afin de pouvoir proposer des produits moins chers et donc accessibles à un plus grand nombre de clients.

9)      Des soins anti-âge différents.

C’est dans ces centres de recherche que l’on s’est rendu compte que la préoccupation “anti-âge” majeure des peaux foncées est l’uniformité du teint (atténuer l’hyperpigmentation et les taches foncées) bien avant l’effacement des rides.

10)   Les actifs africains au coeur des cosmétiques occidentaux.

Les actifs africains sont de plus en plus étudiés et de plus en plus nombreux dans la liste des actifs utilisés par les marques occidentales. L’efficacité et les bénéfices du beurre de karité, du rooibos, des huiles d’argan et de marula ne sont à présent plus à démontrer.

11)   L’Afrique du Sud et le Nigéria sont les plus gros marches.

Selon un rapport d’Euromonitor datant déjà de 2012, l’Afrique du Sud et le Nigéria sont les deux plus gros marchés africains pour les cosmétiques et produits d’hygiène. Le Kenya, le Ghana et l’Ethiopie sont les marchés les plus dynamiques ensuite. Loin devant l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale, dont la consommation se fait encore davantage avec les produits traditionnels locaux (et aux modes de distribution informels) qui échappent aux statistiques.

12)   Le climat comme challenge autant que comme opportunité.

La majeure partie de l’Afrique subit des températures extrêmement élevées et un taux d’humidité qui l’est tout autant. Cet aspect est naturellement à prendre en compte par les firmes lors de la conception des produits pour le marché africain. Le maquillage notamment (fond de teint, rouge à lèvre ou mascara), doit être plus résistant et les formulations, les galéniques et/ou les packagings doivent être adaptés.

 

© Photo:The SuzieBe   auty counter at Junction Shopping Mall in Nairobi. Photo: Sven Torfinn/International Herlad Tribune/nytimes

Traditions africaines chez The Body Shop.

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The Body Shop fut, en 1976, une marque pionnière pour son positionnement très engagé : refus des tests sur les animaux, encouragement du commerce équitable , préservation de l’environnement, refus d’utiliser des sur-emballages…  Une marque qui, contrairement aux apparences, est davantage éthique que réellement naturelle (elle fait actuellement partie du groupe L’Oréal).

Ce qui nous intéresse, c’est le fait que The Body Shop a, au fil des années, développé plusieurs gammes autour d’actifs africains.  Notons « Beurre de cacao », « Rose de l’Atlas », « Karité » ou encore « Huile d’Argan Sauvage ».  Le tout à des prix très abordables.

La gamme Spa Of The World est une gamme dans laquelle le positionnement wellness est très présent et où les traditions du continent africain sont très bien représentées.  Une sélection de produits relaxants et revitalisants dont le but est d’offrir une expérience exotique digne des protocoles d’instituts, à la maison.

 Bain Lait Et Miel D’Égypte Relaxant

Le bain à base de lait adoucissant et de miel est connu pour être un rituel de beauté utilisé par Cléopâtre au temps de l’Égypte ancienne. Dès que la poudre de lait (origine Egypte) au parfum crémeux est versée sous l’eau courante, une senteur relaxante en émane et fait voyager en une respiration. Pour un bain digne du rituel de beauté légendaire, versez cinq coupes sous une eau courante tiède et faites tourbillonner jusqu’à ce que la poudre soit dissoute.   Ce bain relaxant à la poudre de lait laisse la peau magnifiquement lisse, relaxe le corps et l’esprit.

 Gommage Corporel Lissant Au Ximenia D’Afrique

Ce gommage maison pour le corps exfolie la peau sans l’agresser pour la laisser lisse, douce, soyeuse et éclatante. Dans les zones de savane, l’arbre de Ximénia est aussi appelé “l’arbre de la vie” ou « arbre citron » en vertu des propriétés réparatrices et reconstructives de son huile réputée pour maintenir la fonction barrière de la peau et adoucir celle-ci.  Sur peau sèche, après une douche chaude. Exfoliez en mouvements circulaires des pieds jusqu’au haut du corps en passant par les jambes, légèrement sur le décolleté, le cou les épaules et les bras. Rincez à l’eau tiède.  La peau est magnifique !

 Masque Argile Raffermissant au Rhassoul du Maroc

Le rhassoul, une argile riche en minéraux qui est utilisée depuis longtemps par les marocaines, durci en séchant pour donner instantanément un aspect raffermi à la peau. Appliquez une fine couche de ce masque en argile, laissez sécher pendant 10 minutes et rincez à l’eau froide pour amplifier les effets raffermissants. Et la salle de bain devient un hammam marocain…

 

Sustainable sourcing for renewable raw materials.

argan sustainable LOréal

With the willingness of respecting the biodiversity, L’Oréal has developed a sustainable sourcing policy for renewable raw materials.  More than 50% of raw materials they use by are renewable. This represents around 1,400 ingredients from nearly 300 plant species sourced in over 80 countries.

Minimizing the impact of the industry. 

Depending on the geographic origin as well as on the mode of extraction or production of ingredients, some of these plant species may involve ecological (protective measures, impact of their suppliers’ activities on natural environments) or social (working conditions, fair wages, cultural issues) stakes.

They have developed, along with their suppliers, a continuous improvement mindset in order to take the actual impact of ingredients on the territories of origin into account. This has led them to make a full investigation of supply chains for the most sensitive ingredients such as shea butter, palm oil and its derivatives, as well as argan oil.

How to guarantee a sustainable sourcing ?

L’Oréal has developed a sustainable sourcing policy for renewable raw materials based on four principles:

  • Ensuring the traceability of raw materials, which means knowing the plant’s source and the country in which it is grown;
  • Ensuring that all stakeholders comply with social and environmental regulations;
  • Checking that the supply of these raw materials respects biodiversity and addresses sustainability issues in relevant areas, which includes producing a positive social impact on the lives of local people;
  • Having the entire approach verified by an independent third party.

Achievement.

In 2015, L’Oréal finalized the implementation of traceability campaigns for all suppliers, even though the significant number of steps involved in processing some materials can make supply chains highly complex and require a whole series of intermediaries.

100% of plant-sourced ingredients are currently tracked from their country of origin, or even the site of biomass production.

 

(c) Source L’Oréal Sharing Beauty With All

Argiles d’Afrique: couleurs et vertus.

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(c) BlackBeautyBag.com

Blanche, rose, rouge, jaune, brune, verte, noire…  Depuis la nuit des temps, de manière universelle, l’homme utilise l’argile dans une optique médicale (préventive ou curative), esthétique (maquillage) ou plus symbolique (parure tribale ou camouflage guerrier) ; en bain, en cataplasme localisé et même en l’ingérant. On retrouve certains types d’argiles en Afrique.  Découvrons-les!

 Argile : la boue précieuse.

Depuis la nuit des temps, de manière universelle, l’homme utilise l’argile dans une optique médicale (préventive ou curative), esthétique (maquillage) ou plus symbolique (parure tribale ou camouflage guerrier) ; en bain, en cataplasme localisé et même en l’ingérant.

Issue de roches sédimentaires, l’argile est constituée de minuscules particules minérales (magnésie, silicate d’alumine…) qui, imbibées d’eau, forment de la boue, une pâte (argile) ou de la terre.  La nature des minéraux qui la composent lui donnent sa couleur verte, blanche, jaune, rose, rouge, brune ou noire.

Au-delà de sa couleur, l’argile possède surtout de nombreuses vertus :

  • antibactérienne, hémostatique et cicatrisante
  • sébo-régulatrice
  • anti-inflammatoire et calmante
  • reminéralisante

On retrouve plusieurs types d’argiles en Afrique.  En voici quelques exemples.

Afrique de l’Ouest : l’argile blanche, un peu, beaucoup …à la folie.

L’argile blanche (aussi appelée kaolin) était surtout utilisée dans l’industrie de la porcelaine, en Chine.   Mais ses vertus cosmétiques sont très intéressantes.  On en retrouve au Mali. Douce et reminéralisante, elle favorise l’élimination des toxines. C’est l’argile anti-grise mine par excellence qui donnera un coup d’éclat à votre visage.

En Afrique de l’Ouest, l’argile blanche est aussi préconisée par voie orale durant la grossesse pour calmer les douleurs digestives.  Appelée « kew » en wolof, cette argile pose toutefois problème.  En effet, sa consommation excessive et régulière induit de sérieux problèmes de santé.  La pierre empêche l’absorption du fer et provoque une anémie, il cause aussi des constipations sévères et provoque des blessures du rectum.

 L’argile rouge: secret des femmes Himbas du Kalahari. 

L’argile rouge est riche en oligo-éléments, elle donne un coup d’éclat au visage et illumine les teints ternes pour tous les types de peau.  Reconnue pour améliorer la circulation sanguine, elle est idéale contre les peaux couperosées et sujettes aux rougeurs.  C’est l’argile idéale pour donner un coup d’éclat aux peaux ternes et réactives.

C’est cet argile (poudre d’hématite), additionnée de graisse animale qui confère aux femmes Himbas de Namibie leur sublime couleur rouge.  Cet onguent leur permet surtout de se protéger de l’ardeur du soleil, de la sécheresse de l’air et des insectes.

 Rhassoul : l’argile « noire » d’Afrique du Nord.

Le rhassoul (ou rassoul, ghassoul), « la terre qui lave », est une argile qui absorbe les impuretés et le sébum. Il peut être utilisé comme shampooing ou encore faire office de savon. C’est un excellent purifiant pour les peaux grasses à tendance acnéique et il est préconisé dans l’inflammation cutanée. Il nettoie en douceur sans enlever le film protecteur de la peau ou du cheveu.  Variant de l’orange ou brun, on y additionne parfois du charbon végétal pour lui donner une couleur noire et encore plus profonde.

>>>  Nous vous invitons à lire l’article de Fatou N’diaye (notre photo) sur le blog Black Beauty Bag.  Elle passe au banc d’essai la nouvelle gamme Argile Pure de L’Oréal : des masques à l’argile verte, brune et noire.

NOUS EXISTONS! L’invisible clientèle pluriculturelle des spas et instituts de beauté.

client noir institut spa

La frontière entre marques cosmétiques généralistes et ethniques s’estompe progressivement.  Qu’elles soient de parfumerie (Lancôme) ou de grande distribution (L’Oréal, Dove, She Moisture), les marques de maquillage, de soin ou de soin capillaire tendent à se globaliser et à s’adresser à une clientèle multiculturelle.

On ne peut pas du tout en dire autant pour les marques professionnelles (en institut et en spas)!  Les causes de cette invisibilité ethnique sont à chercher auprès de tous les acteurs de l’industrie : monde éducatif, marques, spas … et clients.  Analyse à 360° et en 4 axes. 

 

AXE 1 – Une invisibilité dès les écoles d’esthétique.

 

Durant mon cursus d’esthéticienne, nous n’avons jamais abordé les spécificités des peaux foncées.  « La peau, c’est la peau ! » fut systématiquement la réponse que je recevais.  Or, au travers de ce blog, les différentes caractéristiques et problématiques des peaux foncées sont souvent démontrées et abordées: pilosité, hyperpigmentation, blanchiment, déshydratation, acné, cicatrisation… 

Enfin, pour être exacte, si, nous avons quand même UNE FOIS envisagé une clientèle noire:  lors du module de maquillage correctif.  Pour entendre et apprendre quoi ?  « Comment affiner des lèvres trop lippues ou estomper un nez trop épaté » !!!  Les esthéticiennes intègrent donc dès les études que, premièrement, la clientèle ethnique n’existe pas,  deuxièmement, que les peaux foncées n’ont pas de réelles spécificités et troisièmement,  que les traits naturels négroïdes sont des défauts à corriger.  Une horreur !  A présent que je forme aussi des (futurs) professionnels, dans le privé et dans le public,  de la formation initiale à la formation continue, je constate que le programme officiel belge (le seul auquel je peux me référer avec certitude) ne traite aucunement les thématiques reprises sur notre blog.

 

AXE 2 – Des marques professionnelles ethno-centrées. 

 

Dans le marketing des marques françaises, on remarque également non pas une sous-représentation, mais presque une « non représentation » des clients ethniques.  Les égéries des marques d’instituts de beauté et de spas semblent s’être clonées en une femme blanche et relativement jeune aux cheveux bruns (ou blonds cendrés) et lisses. Remarquez que c’est peut-être moins vrai auprès des marques anglo-saxonnes, mais je n’ai fait l’exercice que pour les marques françaises et sud-africaines.

Anne Semonin, Carita, Darphin, Decléor, Filorga, Germaine de Capuccini, Mary Cohr, Payot, Sothys, Thalgo, Yves Rocher…  Aucune représentation d’une cliente ethnique.  Même chose pour les marques aux univers plus « exotiques » : Cinq Mondes, La Sultane de Saba, Phyto 5, Thémaé, Yon Ka… Et, plus étonnant, pareil pour plusieurs marques spa et cosméceutiques africaines: Africology, Rain ou Environ.

On retrouve toutefois chez EvadéSens, une Reine d’Egypte à la peau couleur miel mais ici, davantage pour évoquer un univers historique et mythique que pour représenter une cliente.

La seule exception que nous ayons trouvée est la marque Bernard Cassière où une cliente à la peau noire reçoit les soins de la gamme baptisée … « Tribal », inspiré de recettes ancestrales africaines, mexicaines et polynésiennes.  Un demi-bonheur donc puisque certes, enfin, une modèle noire est l’égérie d’une gamme, mais hélas, elle ne semble que renforcer le côté exotique du soin.

Alors évidemment, on invoquera le fait que l’on s’adresse à une cible principale, large et consensuelle , mais ce constat a de quoi interpeler au regard des avancées réalisées par les marques « grand-public » qui ont compris qu’une cliente blanche pouvait tout à fait s’identifier à une égérie noire, comme inversement.

Pareillement, au niveau des menus de soins, pourquoi ne pas inclure davantage de soins correspondant aux spécificités des peaux foncées et aux envies de la clientèle afro: spas du cheveu, soins volumateurs (non, tout le monde ne veut pas forcément mincir!), peelings doux, actifs spécifiques… 

 

 AXE 3 – le manque d’intelligence culturelle et de diversité dans les spas et instituts.

 

A l’heure où les instituts courent après de nouveaux clients, la question d’une ouverture à plus de diversité devrait naturellement se poser compte tenu de l’évolution sociétale qui va vers une plus grande multiculturalité et un pouvoir d’achat important pour de nombreux clients issus des minorités ethniques.

Pourtant je suis toujours étonnée du malaise de certains professionnels lorsqu’ils sont confrontés à des clientes qui, comme moi, ont une peau foncée.  Des lacunes dans le conseil tout d’abord, pour les raisons évoquées plus haut.  Mais surtout, des lacunes dans l’accueil.  J’ai personnellement déjà subi ce scanning un peu suspicieux me balayant de la tête aux pieds et des pieds à la tête, le fameux « je peux vous renseigner ? » accompagné d’un langage corporel sur la défensive qui sonne comme un « pffff, qu’est-ce qu’elle fait ici ? ».  Des phrases exagérément articulées (comme si je ne comprenais pas le français), une impatience voire une irritabilité non masquée lorsque je pose des questions très spécifiques (déformation professionnelle) ou même des « pour vous, nous avons une petite gamme pas trop chère qui devrait vous plaire… » qui en disent long sur les préjugés bien ancrés dans l’esprit de certains praticiens et le manque d’intelligence interculturelle. 

Ce genre de situations vexatoires fait que les clientes à la peau foncée ne se sentent parfois pas très à l’aise dans les instituts de beauté ou dans les spas.  Elles ont l’impression qu’elles n’y ont pas leur place.  Une idée encore largement répandue dans la communauté afro où on entend souvent « les spas, c’est pour les Blancs, on a pas ça chez nous. » Et c’est en partie vrai pour la diaspora (1ère génération) car la fréquentation du spa n’est culturellement pas fréquente (sauf en Afrique du Nord).  Mais cette affirmation ne vaut pas pour les afro-descendants nés en Europe, intégrés à la culture occidentale mondialisée. 

Cet état de fait changerait certainement si les minorités se reconnaissaient un peu plus dans la proposition de l’industrie wellness.  Et là, au-delà des compétences techniques, de la qualité de l’accueil, d’une politique volontariste dans le choix de marques et soins inclusifs, le recrutement d’un personnel au profil moins standardisé peut lui aussi avoir une influence sur l’ouverture à un marché plus vaste et plus varié. 

Je ne parle pas d’instaurer des quotas ou de discrimination positive à l’engagement.  Les praticiens issus de la diversité regorgent tout autant de talents que les autres.  Ils n’ont pas besoin de passe-droit légal mais bien d’ouverture d’esprit! J’ai personnellement la chance d’occuper actuellement le poste de formatrice nationale (Belgique Luxembourg) pour une très belle marque (Sothys pour ne pas la nommer 😉 ).  C’est la première fois qu’une femme de couleur occupe ce poste d’ambassadeur, un poste très exposé.  Les mentalités évoluent donc et je suis consciente de jouer le rôle de modèle inspirant pour toute une série de personnes. 

Mais revenons aux faits observés.  Ma fonction de formatrice me donne l’opportunité de visiter énormément d’instituts de spas qualitatifs et d’en rencontrer les équipes.  Les esthéticiennes issues des « minorités visibles » y sont une véritable exception.  Pourtant, voir des femmes qui leur ressemblent travailler dans les spas à des postes de praticiennes et de responsables pourrait certainement contribuer à faire que les clientes ethniques s’y sentent clairement en terrain ami.

 

AXE 4 – Des clientes pas assez exigeantes.

 

Mais soyons de bon compte, parmi les clientes, il y a aussi un réel travail d’éducation à mener !  Si la communauté noire, très consommatrice de produits cosmétiques (capillaires, make-up, crèmes), s’est largement fédérée et à fait entendre sa voix dans une volonté d’obtenir des produits qui correspondaient vraiment à leurs attentes, il n’en va pas de même pour les soins esthétiques en institut et encore moins pour le bien-être.  

Car au-delà de l’efficacité visible et ressentie des soins, les instituts et surtout les spas offrent un réel bien-être auquel chacune a le droit d’aspirer.  Les soins prodigués invitent au lâcher-prise, à l’introspection et à la relaxation.  Pousser la porte d’un professionnel fait donc partie d’une démarche plus large d’estime de soi, d’équilibre, voire d’empowerment. Et compte tenu du pouvoir d’achat de plus en plus grand des femmes (et hommes!) noires et métissées et du niveau de stress global augmentant (qu’on soit employée, cadres, entrepreneure, sportives de haut niveau…), elles devraient être de plus en plus nombreuses à fréquenter les espaces wellness. 

A propos du stress, il est à noter que le bien-être mental est parfois encore un sujet un peu tabou dans la communauté.  En effet, pour des raisons systémiques, les femmes noires doivent travailler/exceller deux fois plus que leurs collègues caucasiennes pour avoir de l’avancement et être considérées comme crédibles.  A ce stress professionnel s’ajoute un contexte familial très patriarcal, voire religieux, qui fait reposer sur les femmes actives une charge mentale très importantes et un réel besoin d’avoir des espaces où elles pourraient lâcher prise et que l’on prenne soin d’elles. 

Mais pour être certaine que l’expérience se passe bien, les choses étant objectivement ce qu’elles sont, il convient de se renseigner sur l’endroit où l’on compte se rendre.  Par le bouche à oreille (souvent le meilleur moyen de ne pas se tromper), en consultant les avis de clients sur le web, les bonnes adresses reprises dans les articles de presse spécialisées et, surtout, en osant poser toutes ses questions lors de la prise de rendez-vous et lorsque l’on est en cabine.

Enfin, lorsque l’on est déçu de l’expérience vécue, il ne faut surtout pas hésiter à faire part de son ressenti directement (ou rapidement, par écrit) au responsable du spa.  Il ne faut jamais avoir peur d’être exigeante.  Donner son avis est une formidable opportunité pour l’établissement de se remettre en question et de progresser vers un service toujours plus exceptionnel.

L’Oréal : un nouveau centre de Recherche et Innovation pour créer les produits du futur destinés aux consommateurs africains.

L'Oréal centre recherche Johannesbourg

Présent à Johannesbourg depuis plus de 50 ans, L’Oréal a depuis longtemps fait de l’Afrique du Sud son centre névralgique pour l’Afrique Subsaharienne.  Départements en recherche et développement, production et distribution y sont regroupés pour rayonner dans toute l’Afrique, bonne élève en termes de marges de progression.

Une connaissance approfondie de la beauté africaine

L’Oréal accélère son développement en Afrique subsaharienne avec l’ouverture d’un nouveau centre de Recherche et Innovation en Afrique du Sud.  Ce centre de Recherche et Innovation est dédié aux spécificités de la peau et cheveu africains ainsi qu’aux rituels de beauté et attentes des consommateurs régionaux.

Ce centre sera le 7ème du Groupe dans le monde (après la France, les États-Unis, le Japon, la Chine, l’Inde et le Brésil).   En 2003 déjà, L’Oréal avait ouvert son Centre d’Evaluation à Jo’bourg, dont la mission était d’évaluer des produits pour peaux foncées et cheveux texturisés et d’approfondir la connaissance du consommateur africain (spécificités et attentes).  Ce département spécifique était précédemment basé à Clark dans le New Jersey (Etats-Unis).

Le Centre de Recherche et Innovation accueille des équipes de développement de produits, d’évaluation et de recherche avancée parmi lesquels des scientifiques spécialisés en chimie, ingénierie chimique, physiologie, cosmétologie et biochimie.  Le nouveau centre, qui comprend 20 salariés et collaborera avec l’environnement scientifique et professionnel de la région, notamment les universités, les dermatologues et les coiffeurs.

Pour évaluer les avantages techniques, fonctionnels et sensoriels des produits, les équipes suivent des protocoles stricts et utilisent au quotidien des instruments de pointe permettant d’observer la surface de la peau, ses spécificités ou encore de mesurer le taux de cassure des cheveux. Les domaines de recherche porteront sur l’uniformité du teint, le sébum, l’acné, la sécheresse, la maîtrise du cheveu, les cuirs chevelus sensibles et le dosage minutieux des parfums.

Innover pour le consommateur africain

« L’ouverture de ce centre est un moment historique pour la recherche du Groupe sur le continent africain. Elle illustre notre détermination à aller toujours plus loin dans l’innovation afin de répondre aux attentes du marché africain de la beauté. Les enquêtes que nous réalisons depuis 2010 auprès des consommateurs et les études menées sur la peau et le cheveu depuis les années 2000 forment la base de nos connaissances pour développer des produits sur-mesure pour les consommateurs africains. Nous avons commencé par le cheveu, et notre ambition porte également sur le maquillage, le corps, l’hygiène et la peau.», explique Laurent Attal, Vice-Président, Directeur Général Recherche et Innovation.

L’Oréal a déjà mis au point des innovations clés dans le domaine de la beauté pour les consommateurs africains. L’équipe dédiée aux African Beauty Brands a lancé la technologie « black oil » pour la coloration du cheveu, le défrisage sans danger et les routines d’uniformisation du teint. Les consommateurs subsahariens bénéficient déjà de produits spécifiques, comme des soins nourrissant pour cheveux et une gamme de maquillage parfaitement adaptée à la couleur de leur peau.

L’Afrique : une des meilleure zone de progression au monde. 

Le groupe L’Oréal est présent en Afrique du Sud depuis 1963 et emploie à présent plus de 500 collaborateurs.  La compagnie y compte une usine et 4 divisions (Consumer Products, Professional Products, L’Oréal Luxe and Active Cosmetics), qui gèrent 26 des marques du groupe dont  Mizani, Dark & Lovely et surtout Garnier qui sont exportées à travers toute l’Afrique.

L’Afrique subsaharienne – comme tous les marchés émergents-  est une région à forte croissance pour L’Oréal. Dans le puzzle planétaire, le continent noir devient un marché prometteur, même si l’Afrique ne représente encore qu’un faible volume de vente à l’échelle mondiale.   L’an dernier le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 727,9 millions d’euros dans la zone Afrique-Moyen Orient, en hausse de 12,1% à données comparables, et de 28,1% à données publiées, ce qui en faisait la zone géographique à plus forte croissance du groupe.

« L’Afrique subsaharienne est une des régions en forte croissance pour L’Oréal. Ce nouveau centre va nous permettre d’intensifier nos efforts pour créer les produits de beauté du futur destinés à nos consommateurs africains, tout en puisant notre inspiration dans les rituels de beauté et les besoins très variés de nos consommateurs de ce continent. », déclare Alexandre Popoff, Directeur Général Europe de l’Est et Afrique, Moyen-Orient.

(c) L’Oréal Beauty For All

Parapharmacie: le distributeur de choix pour l’ethno-cosmétique.

 

Paraethnik

D’abord,  des marques ethno-cosmétiques qui plébiscitent les réseaux de distribution des pharmacies et parapharmacie pour leur gage de sécurité et le capital confiance qu’on leur accorde.

Ensuite, des (para)pharmacies  parfois frileuses face à de jeunes marques dont elles n’ont pas toutes les garanties en termes scientifiques et face à un secteur de niche dont la clientèle a des besoins et des questions très spécifiques.

Enfin, des consommateurs entrés de plein pied dans l’ère numérique et qui entendent bien avoir accès à leurs produits favoris, où qu’ils soient sur la planète.

Briser les a priori.

Dans son excellent article « Ma beauté ethnique en pharmacie », Leslie Carombo retrace l’histoire de l’ethno-cosmétique en officine.  Celle-ci débute au début des années ’90 avec l’arrivée de marques de maquillage américaines telles Flori Roberts ou Naomi Sims Cosmetics (également du soin).  L’offre se diversifie petit à petit avec des marques françaises (Agnes de Bussy, Kanellia, HT26…) qui proposent des soins visage et corps et des produits capillaires.

A l’époque, il fallait casser les murs d’incompréhension et les a-priori.  Certains pharmaciens avaient peur d’attirer une clientèle sans pouvoir d’achat ou susceptible d’engendrer des vols de marchandise.  Or, des études (dont celle de L’Oréal en 2010) ont démontré que les consommatrices de produits ethniques dépensaient jusqu’à 9 fois plus en soins cosmétiques que les clientes caucasiennes.

L’offre est à présent beaucoup plus diversifiée, qu’il s’agisse de marques et laboratoires spécialisés (Phytospecific, Nuhanciam, In’Oya, Biolissime, Château Rouge,) ou de marques généralistes (Klorane, Pierre Fabre) qui élargissent leur gamme.

Des besoins spécifiques.

Vouloir séduire une clientèle ethnique, c’est aussi, pour les (para)pharmacies, la nécessité de devoir comprendre et de pouvoir répondre aux besoins spécifiques des peaux foncées :

  • Hyper et hypo pigmentation
  • Déshydratation
  • Hyper séborrhée
  • Cicatrices chéloïdes
  • Folliculites de la barbe
  • Cheveux crépus

Les marques doivent donc avoir un réel rôle pédagogique et former les équipes officinales bien au-delà de la simple connaissance du produit afin que les conseils et prescription beauté soient pertinents.

Les marques doivent également faire un effort important en termes de communication, de marketing, de visual marchandising et d’animation du point de vente afin de faire connaître leurs produits et leur donner la place qu’ils méritent.

Une parapharmacie 2.0 tournée aussi vers l’Afrique.

Le monde de la pharmacie et de la parapharmacie est lui aussi en mutation profonde.  L’ère numérique à définitivement modifié les habitudes des consommateurs et de nouveaux acteurs arrivent sur le marché des pharmacies du futur.

C’est le cas de Paraethnik.com, une e-pharmacie créée en 2014 par le pharmacien Thierry Tchapnga et qui propose déjà l’offre de plus de 100 laboratoires de d’ethno-dermo-esthétique (dont, bientôt, des marques africaines).  Une offre large, claire, didactique et qui compte de vrais pharmaciens  en son sein.  Le site reprend aussi bien les marques dédiées exclusivement aux peaux foncées que les gammes spécifiques des marques généralistes.  La force du web : des produits parfois introuvables livrés en 48h partout en France, 72h en Europe et 7 jours en Afrique.  Car c’est bien l’Afrique et son milliard d’habitants, jeunes, connectés, au pouvoir d’achat grandissant qui constitue le véritable potentiel de croissance du site et des marques.

 

USA: SheaMoisture brise le plafond de verre.

 

sheamoisture beakthewall

“The wall is coming down, but our work has just begun”.  Le message illustrant la vidéo #BreakTheWalls de Shea Moisture est parlant.  En passant du rayon « produits ethniques » au rayon « beauté », la marque américaine brise un système ségrégationniste qui s’exprime jusqu’au rayon shampoing.

La belle ‘histoire’

Fondée aux USA en 1992, SheaMoisture est une compagnie américaine crée par les descendants de Sofi Tucker qui, dès 1912, en Sierra Leone, avait lancé une activité de fabrication et distribution de produits pour le corps et les cheveux à base de beurre de karité et  de savon noir.  Composés d’ingrédients naturels et issus du commerce équitable, les produits SheaMoisture doivent leur succès à la large gamme de produits capialires dédiés à la beauté des cheveux crépus, frisés et bouclés.  Une cible clairement afro.   Les gammes se sont progressivement développées : hommes, baby, cosmétiques…

Actuellement valorisé à 200 millions de dollars, l’entreprise a toujours un actionnariat majoritaire familial.  Les produits sont distribués aux USA et à travers le monde.

Rayon Beauté vs Rayon Ethnique : les hyper-marchés sont-ils racistes ?

« Aux USA, le rayon cosmétique est le dernier endroit où le ségrégationisme n’est pas encore aboli .» peut-on lire dans le communiqué de la marque.   En scindant le rayon cosmétique en Beauté et Ethnique, y aurait-il, dans le chef des hyper-marchés, une volonté délibérée de faire de la beauté ethnique une beauté de seconde zone ?  Et, par extension, de ses utilisatrices des clientes de second choix ?

Les Hypers et leurs centrales d’achat ne sont pas connus pour faire du sentimentalisme mais plutôt pour être des machines de guerre en termes de logistique et de maximisation des marges. Le simple fait d’être référencé dans le magasin coûte un prix énorme à la marque la contraint à de nombreuses obligations (volumes disponibles, marges arrières, marges avant, dé-référencement de certains produits…) ce qui représente une réelle barrière pour la majorité des marques de cosmétique ethnique.

Ensuite, c’est surtout une question de statistiques de ventes.  Plus une marque – et les  produits de cette marque – rapportent à l’enseigne, meilleur est son positionnement dans le rayon, tant sur le plan horizontal (tête d e gondole, centre ou tiers du rayon) que sur le plan vertical (hauteur d’yeux, haut ou bas).  Une fois la marque du distributeur et les marques majors (L’Oréal en tête) positionnées, il ne reste plus beaucoup de place pour les outsiders.  Ceux-ci sont alors placés ensemble, à de moins bonnes places.

Meme si la clientèle noire dépense jusqu’à deux fois plus que la clientèle blanche en produits cosmétiques, le volume global des produits ethniques reste inférieur (moins de clientes et qui n’achètent pas forcément des produits estampillés ‘ethnique’).

En intégrant un rayon plus vendeur, SheMoisture s’assure de facto aussi une plus grande visibilité et plus de revenus.

Du combat logistique au plaidoyer pluriversaliste.

Le fait qu’il y ait un rayon clairement identifié « beauté » et un autre rayon étiqueté « ethnique » (séparant les produits cosmétiques ethniques des produits généraux)  est très révélateur des critères esthétiques stéréotypés prédominant dans l’industrie cosmétique et dans la société de manière générale.  Un standard caucasien aux cheveux longs et lisses qui exclue tout autre modèle de l’allée principale.  Un modèle d’infériorité intériorisé par une part non négligeable des femmes noires.

En intégrant le rayon « Beauté », SheMoisture ne souhaite pas uniquemet opérer un changement logistique.  SheMoisture souhaite ouvrir le débat sur la façon dont l’industrie considère la beauté de manière racisée.

Néanmoins, peut-on uniquement jeter la pierre aux hyper-marchés ?  A force de s’autodéterminer comme ‘cosmétique ethnique’, ‘ethno-cosmétique’, ‘cosmétique pour femmes de couleur’, pour cheveux texturisés, etc…  les firmes cosmétiques concernées se mettent peut-être aussi elles-mêmes hors des circuits classiques.  Comme l’indique le  Dr Khadi Sy Bizet (dermatologue spécialiste des peaux noires),  en total désaccord avec ce terme « ethnique » qui  renvoie à la notion de « race » et à une échelle de valeur qui a causé bien du tort, a- t-on besoin de s’enfermer dans une sémantique qui prête à confusion, réductrice, excluante voire communautariste?  Pourquoi ne pas oublier l’étiquette (ou ne garder que le terme ‘beauté globale’)  et miser sur un marketing multi-ethnique, un géomarketing ultra précis ?

Le but n’est pas de vouloir fusionner ou noyer les identités dans une beauté « universelle »  (dans laquelle tout le monde se ressemble).  Il faut au contraire viser le « pluriversalisme », accepter l’émergence de nouvelles représentations de la beauté, les accompagner et accélérer leur affirmation. L’idée est de faire sortir ces marques ethniques du statut de marques de niche, qu’elles acquièrent une plus large visibilité et une plus large audience.  Les  marques qui réussissent à se positionner de façon à attirer de larges groupes de consommateurs parviennent à briser ce fameux plafond de verre.  Précisément que vient de faire SheaMoisture.

Comment trouver LE fond de teint idéal?

Black Up Black beauty

(c) Black Up

La base d’un maquillage réussi, c’est un teint parfait, unifié, zéro défaut, lumineux.  De part l’immensité de la palette des carnations allant du brun le plus clair au noir le plus profond, les taches ou zones d’hyper-pigmentation, la nature souvent grasse de la peau, il n’est pas aisé de trouver LE fond de teint qui nous correspond.

L’embarras du choix

Combien de fois avez-vous craqué sur un fond de teint dans la presse pour vous précipiter ensuite sur le net ou dans une boutique et vous rendre compte, au final, que vous n’aviez aucune idée de la couleur qui vous irait parfaitement?  Pas plus d’ailleurs que la majorité des vendeuses ou esthéticiennes peu formées aux peaux foncées.

Et en matière de fond de teint, ce n’est pas le choix qui manque car entre les marques ethniques et les marques généralistes qui ont étendu leurs gammes (30 nouveaux coloris pour L’Oréal en 2015 par exemple), il y a des dizaines de marques, des centaines de produits eux même déclinés en milliers de références couleurs disponibles!  Alors comment s’y retrouver?

Les comparateurs

Vous indiquez votre fond de teint actuel et le comparateur vous indique, dans la marque de votre choix ou dans l’ensemble des gammes, celui ou ceux qui correspondent le plus au votre, tant dans la couleur que (parfois) dans le rendu du produit.

Match My Make-Up

Findation

Temptalia

Les plus: une base de données immense, différents points de vente en ligne ou près de chez vous et la possibilité de comparer les prix les plus bas.

Les moins : attention, même s’ils paraissent objectifs ou basés sur les avis de consommateurs, ces sites comparatifs n’en restent pas moins des sites commerciaux et les références proposées en premier sont souvent celles des marques qui ont « sponsorisé » le plus le site.

Les sites des marques

Les marques elles-même ont mis en place des applis qui, soit à partir de votre photo ou de vous face caméra (réalité augmentée), soit selon vos critères de sélection pourront vous faire choisir le plus adapté de leurs produits.

Beauty App de Iman

Make Up Genius de L’Oréal

Shade-finder de Jane Iredale pour les fans de maquillage minéral

Les plus : le travail à partir d’une photo ou la réalité augmentée sont visuellement plus parlant …et assez drôle.  Les sites donnent également de nombreuses infos sur la composition des produits.

Les moins: un prix de vente conseillé voire pas de prix du tout et un renvoi vers des détaillant.

Retail vs tutoriels.

A l’heure où les bloggeuses inondent le web de  leurs tutoriels comparatifs ou « banc d’essai », force est de constater que face à son écran, il est difficile de définir soi-même et de se rendre compte de toute une série d’éléments:

  • Sa carnation: couleur, teintes chaudes ou froides, une pointe de rose ou de jaune…
  • Notre type de peau: grasse, mixte, sèche…
  • Le type de texture idéale: crème, poudre libre, poudre compacte, stick…
  • La couvrance: translucide, légère, forte
  • Le soin: avec ou sans SPF, anti-âge,hydratant …
  • Le résultat que l’on souhaite obtenir: mat, semi-mat, satiné, velouté, poudré…
  • La facilité d’application et la tenue du maquillage
  • Les propriétés organoleptiques (odeur, texture, visuel)
  • Le packaging

Le mieux étant toujours d’essayer le produit et de recevoir les conseils d’un(e) pro indépendant qui vous expliquera avec le sourire tout ce qu’il y a à savoir sur le produit, s’il n’y a pas lieu d’en prendre deux,  avec quel pinceau l’appliquer et comment le matcher avec d’autres soins et make-up pour un résultat optimal, quel produit utiliser pour se démaquiller…Un pro qui répondra surtout à vos questions.   Car non, les tutoriels ne font pas tout en termes de coaching beauté.

 

Un article inspiré par nos amis de Beauty Geek.