Massage au feu dans le Delta du Nil.

(c) Africanews

Le monde du massage et des soins est exceptionnel pour la variété de ses techniques …plus ou moins conventionnelles.  Cette semaine, un thérapeute égyptien fait le buzz avec un soin spectaculaire qui serait inspiré des pharaons : le massage au feu. 

Dans son spa situé à Gharbeya (Delta du Nil), en Egypte, le thérapeute Abdel Rehim Saeid affirme guérir les douleurs musculaires en utilisant une ancienne technique pharaonique appelée « serviette de feu ».  Vérité historique ou storytelling, il s’agit quoi qu’il en soit d’une technique de guérison par la chaleur des flammes qu’il a appris au Maroc et complété par plusieurs accréditations de massage auprès d’institutions égyptiennes.  C’est en fait une approche que l’on retrouve plus volontiers dans une autre culture ancestrale, chinoise, sous le nom de Huo Liao.

Le déroulé du soin.

Une exfoliation de la peau permet une première hyperhémie et le retrait des cellules mortes.  Ensuite, le masseur applique de l’huile de camomille pour stimuler la circulation sanguine et atténuer certaines douleurs dans les zones touchées.  Son approche est également énergétique.  Ensuite, le dos est protégé par une succession de draps.  Une serviette imprégnée d’alcool vient alors recouvrir le corps du client, serviette qui est incendiée.  Elle brûle environ une minute avant que les flammes ne soient éteintes avec une dernière serviette humide.  Au contact de la chaleur, les actifs s’infiltrent dans les pores dilatés.

Découvrez ici la vidéo du soin .

Les bienfaits de la chaleur pour le corps.

Les vertus thérapeutiques de la chaleur ne sont plus à démontrer.  La thermothérapie (bains, sauna, sable chaud, huile chauffante, pierres chaudes, infrarouges…) permet de détendre et de relaxer les zones douloureuses et de retrouver un certain bien-être.  En effet, la chaleur dilate les vaisseaux sanguins, décontracte les muscles, accélère la réparation des tissus endommagés, aide à éliminer les toxines et libère des endorphines. 

Ou pas…

Le massage n’est toutefois pas adapté à tous. Les contre-indications à ce soin seraient, entre autres, l’hypertension artérielle, l’hémophilie ou l’insuffisance rénale.  Il est déconseillé aux personnes trop craintives et incapables de garder leur sang froid.

Inutile de préciser que ce type de soin mêlant huile et feu est extrêmement dangereux et qu’il ne doit être pratiqué que par des professionnels formés… et assuré. 

Conférence Annuelle de la Spa and Wellness Association of Africa : JOUR 2

La seconde journée de la 4ème Conférence Annuelle de la Spa & Wellness Association of Africa fut dense et riche en conférences et débats très instructifs sur la définition du tourisme de santé et la place que l’Afrique doit prendre dans ce secteur émergent.

(c) LACMAHeals

Vers un élargissement du concept de wellness.

Lors de son mot d’accueil, Monsieur Jimi Kariuki, Managing director des Hotels and Resorts du groupe Sarova, précise d’entrée que le wellness est une véritable façon de vivre, voire un art de vivre et que de plus en plus de monde est appelé à changer son mode de vie vers quelque chose de plus sain et de plus global.  Le wellness permet de jouer sur le préventif quand la médecine s’axe presque exclusivement sur le curatif.  Une vision partagée par le secrétaire principal du Ministère du Tourisme et de la Nature, qui va plus loin et ouvre la vision du wellness au wellbeing et à la santé.  La santé étant un élément majeur dans une Afrique écartée entre la sous-nutrition et le manque d’accès aux soins d’un côté et, à l’opposé, par des pathologies liées à un mode de vie de plus en plus occidentalisé (obésité, problèmes cardiaques, cancers). 

La notion de wellness est, en soi, assez difficile à définir, tant elle embrasse des notions liées à un bien-être mental, physique, émotionnel, social.  C’est un processus, un cheminement, une responsabilité personnelle qui doit être facilitée par des politiques humaines et une vision à long terme.

Le Tourisme de Santé serait donc l’association du tourisme de wellness (préventif) et du tourisme médical (curatif, esthétique).  Ce marché du tourisme de santé, en croissance permanante, représente un marché pluriel et d’énormes potentialités financières qui se chiffrent en milliards de dollars à l’échelle de la planète. 

L’afrique : une destination « tourisme de santé » ?

Alors, bien sûr, l’Afrique est encore un acteur mineur, au sein duquel, seules quelques oasis tirent leur épingle du jeu : Maroc, Afrique Australe, Afrique de l’Est et Océan Indien.  Ce qui est, en soi, un indicateur du potentiel de croissance important pouvant faire rêver ceux qui prennent le train en marche dès à présent !

Les acteurs africains ont cette double contrainte de devoir coller au maximum aux standards internationaux (les pays émetteurs ont une culture du spa de plusieurs siècles) mais tout en devant trouver leur spécificité, les points qui les rendent uniques et reconnaissables.  L’objectif est d’établir une relation de confiance. 

Pour le cas spécifique du Kenya, les infrastructures sont prêtes, les lieux d’accueil également, l’offre est diversifiée et la communication touristique donne une image de marque de la destination Kenya globalement très positive (Magical Kenya, #LiveTheMagic).  Tout existe, à présent, il faut l’exploiter encore mieux en misant, notamment, sur le capital humain, la formation et la communication, digitale, notamment.

L’importance de collecter des données exploitables pour une vision correcte de la réalité

Les étudiants de l’Université des sciences et des arts de Luzern (Suisse) prenant part au Student Challenge ont également présenté, dans leur étude de cas, un benchmarking entre le tourisme médical en Tunisie, au Maroc, au Kenya, en Afrique du Sud et à Maurice. 

L’objectif de leur projet : déterminer quelles sont les structures et technologies médicales disponibles en Afrique dans le secteur public et privé dans le cadre des Agendas 2030 de l’ONU et de l’agenda 2063 de l’African Nations.  Ils ont également chercher à savoir les raisons qui poussent les populations à venir se faire soigner en Afrique ou, au contraire, qui poussent les Africains à aller se faire soigner à l’étranger (en Inde notamment). 

Vers une beauté médicalisée?

Le dernier tiers de la journée était consacré aux tendances relevées dans le secteur de la beauté, au niveau mondial, et notamment la médecine esthétique et la cosméceutique : l’importance des crèmes de soin au détriment du maquillage, la chirurgie plastique, l’importance du conseil, le well aging, la personnalisation, la green beauty, le digital. 

Quelques points concernant directement les besoins spécifiques (hyperpigmentation, blanchiment, dangerosité des produits, difficulté de faire entendre ses spécificités africaines auprès des marques généralistes, travail sur l’acceptation de sa beauté et de sa force intérieure) et les contraintes commerciales (importation surtaxée des produits, pouvoir d’achat local) du marché africain ont été abordés.

Conférence Annuelle de la Spa & Wellness Association of Africa : JOUR 1

C’est parti pour 3 journées intenses à la Conférence Annuelle de la Spa & Wellness Association of Africa.  Une première journée mêlant workshops, formation, vision stratégique …et bien-être, naturellement; dans le cadre magnifique du resort Sarova Whitesand de Mombasa (Kenya).  Quelques temps forts. 

Spa business Bootcamp / Lisa Starr.

Et pour être tout à fait correct, la conférence s’est ouverte dès mardi avec la session éducative de la spa consultant Lisa Starr (USA) qui, forte de son expérience de plus de 30 ans dans le secteur a formé, 3 jours durant, une quinzaine de spa managers via un Spa Business BOOTCAMP.  Durant ce programme intensif et grâce aux nombreux échanges, les (futurs) managers ont pu appréhender l’ensemble des axes (RH, finance, marketing, vente…) qui leur permettront d’augmenter la performance globale de leur spa. 

Nail treatment Workshop & Exhibition / Sipporah Winter.

Tout au long de la journée se sont relayées, autour de la nail artist et formatrice Sipporah Winter,  étudiantes et professionnelles de la beauté.  Leur ont été prodigués, des conseils techniques, scientifiques et commerciaux.  L’accent fut mis sur l’ensemble des règles d’hygiènes et des produits et appareils qui contribuent à maintenir les ongles des clients sains et l’espace de travail irréprochable.  Sipporah Winter a enseigné les techniques spécifiques propres à la marque LCN avec laquelle elle travaille et qu’elle distribue dans toute l’Afrique de l’Est.  Enfin, des conseils en vente et marketing ont été distillés et notamment l’évocation du marketing émotionnel.  Ce dernier est évoqué au travers du soin (massage) et du contact professionnel et humain durant le traitement des mains et des pieds. 

Vision Stratégique de la SWAA / Conseil d’Administration

Cette conference annuelle fut l’occasion, pour le Conseil d’Administration de la SWAA, de se réunir.  Les discussions ont porté sur la vision et les missions de l’association et la façon d’accompagner au mieux les divisions régionales et les membres.  La réunion était également ouverte aux observateurs.  De belles annonces vont suivre !

Sport on the beach / Anne Marie Burugu

Le fond et la forme !  La coach Anne-Marie Burugu, fondatrice du #my365Challenge, solaire, a accompagné les participants de la Conférence pour une session de sport tout en douceur (sauf pour nos abdos 😉 ) dans le jardin du spa Tulia.  Avec une vue plongeante sur la plage et l’Océan, ce fut une très belle façon de terminer cette première journée de travail. 

Regardez la vidéo sur la page Facebook du cadre magnifiqueWhitesands Resort Beach & Spa  !  Un article sur le spa est à paraitre ce dimanche 

Découvrez les intervenants de la 4ème Conférence annuelle de la Spa and Wellness Association of Africa.

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Quelques-uns des intervenants à la Conférence Annuelle de la SWAA.

Les premiers noms des intervenants à la 4ème Conférence Annuelle de la Spa and Wellness Association of Africa sont à présent connus. Découvrez la nature de leur intervention et inscrivez-vous sans tarder!

Julie BACH – Fondatrice de l’ONG Wellness for Cancer (France).

Son intervention: comment masser les patients atteints d’un cancer et proposer des traitements adaptés et personnalisés.

Anne-Marie BURUGU – Founder de #My365Movement (Kenya).

Son intervention : conscience et bénéfices d’une vie active et d’un mode de vie sain.

Simone LIPARI – General Manager Tilla (Ethiopie).

Son intervention:  la croissance du fitness en Afrique.  Tendances à travers le continent. 

Julie LOMBE – International Trainer (Belgique – R.D. Congo)

Son intervention: l’importance commerciale du massage africain au menu de votre spa. Formation en Massage Congo.

Naim MAADAD – Chief Executive & Founder – Gates Hospitality  (Emirats Arabes Unis).

Son intervention: comment développer son potentiel et attirer des investisseur, opérateurs et marques ayant les mêmes valeurs pour définir des concepts durables dans l’industrie hôtelière.  Découvrez l’un des speakers les plus inspirant et innovant. 

Lina NJOROGE – Private Consultant Nutritionist (Kenya)

Son intervention : la classe moyenne africaine a augmenté et les modes de vie « fast food » de nombreuses personnes ont entraîné une augmentation des maladies.  Découvrez ce que le Kenya fait à ce sujet et quels aliments nutritionnels africains peuvent aider. 

Rupert SCHMID – Co-chairman chez Biologique Recherche (France)

Son intervention: les nouveaux développements des cosméceutiques et des procédures de médecine esthétiques. 

Lisa STARR – International Trainer (USA)

Son intervention: Spa Business BOOTCAMP, un programme intensif pour augmenter la performance globale du spa.

Meelan THONDOO – Docteure en anthropologie et Santé Publique (Mauritius).

Son intervention: apprenez à mesurer votre impact sur la santé afin de pouvoir proposer, dans les secteurs privé et public, des politiques et des programmes positifs et durables sur la santé. 

Les 5 tendances wellness 2019 en Afrique.

(c) BBC News

La Spa & Wellness Association of Africa dévoilait cette semaine les 5 tendances wellness qui feront le succès des entreprises situées sur le continent africain. Une approche basée sur la santé, la spiritualité et la tradition séculaire portée jusqu’au cœur des spas urbains. 5 tendances visant à développer la demande locale, à séduire la clientèle des spas hôteliers et à inspirer le monde entier.

  • La résurgence de la pharmacopée.

L’utilisation de plantes médicinales est une composante fondamentale du système traditionnel de santé en Afrique. En 2019 et au-delà, tant les zones rurales qu’urbaines se réapproprieront les propriétés puissantes des herbes médicinales que les médecins traditionnels n’ont jamais cessé de prescrire malgré l’hégémonie de la médecine occidentale. La pharmacopée (santé) et sa branche spécifique, la cosmétopée (soin), sont un pilier fort de l’industrie wellness.

  • Une demande accrue de thérapeutes africains qualifiés.

Avec la croissance de l’industrie hôtelière en Afrique et l’implantation en leur sein de spas, la demande de thérapeutes locaux qualifiés ira croissante. Pour répondre à cette demande imminente, la SWAA publiera prochainement un annuaire professionnel regroupant les thérapeutes, les esthéticiennes, les guérisseurs et praticiens en médecines alternatives…

  • Des guérisseurs africains dans les spas.

Intégrer des guérisseurs traditionnels dans les spas sera l’objet de projets de développement des communautés locales. Les spas seront équipés pour montrer comment la communauté locale urbaine peut bénéficier de ces soins et traitements ancestraux en visitant les spas.

  • La fédération du secteur.

L’éducation conduisant à des standards élevés de qualité est la clé du succès. La formation est un des focus principaux de la SWAA avec une accent particulier mis sur la reconnaissance de la valeur des différents établissements pour la qualité de leur enseignement et la qualité des compétences transmises. Fédérer le secteur permettra de définir les standards et harmoniser un socle minimal commun.

  • Des spas utilisant des traitements africains en dehors des frontières du continent.

La demande de traitements originaires d’Afrique augmente à travers le monde. Et pas uniquement le cliché de la « choco-thérapie » ou des instituts réservés à la diaspora ! On verra se développer des protocoles de soin originaux au sens propre et figuré tant en Afrique qu’en dehors de ses frontières. C’est par exemple déjà le cas dans des espaces comme Rituel, en Belgique.


Inspiré par l’article «  Africa’s top 5 wellness trends for 2019 ! » de la SWAA, 4/2/2019

De Casablanca au Cap: 10 influenceuses beauté d’Afrique.

 
M’apprêtant à écrire un post sur le salon Cosmetista qui aura lieu à Casablanca du 13 au 18 octobre 2018, je cherchais (en vain) le programme des conférences quand j’ai été attirée par un onglet sur la Cosmetista Squad, l’équipe d’influenceuses sélectionnées et rémunérées pour faire la promotion du salon et des marques présentes. Fortes de leurs milliers de followers ou viewers, elles prennent depuis plusieurs années une place de plus en plus importante dans le plan marketing des foires commerciales car ces leaders d’opinion (quel que soit l’avis que l’on ait sur la génération fake beauty) sont capables d’influencer de manière organique des communautés d’envergure autour de la thématique large du lifestyle ou plus précise de la beauté.
Les entreprises cosmétiques trouvent dans les réseaux sociaux une caisse de résonnance sans précédent. D’un côté, une armée de promo-girls, prescriptrices passionnées et/ou ultra-professionnelles en quête de notoriété. De l’autre côté, des bataillons de (très jeunes) consommatrices trouvant les placements de produits tellement plus honnêtes et authentiques que la publicité.
Alors, qui sont donc ces actrices du marketing digital des marques?  Les beauty bloggers, vloggers et autres make-up guru incontournables en 2018-2019 sur le continent africain ? Petite sélection personnelle du Nord au Sud et dans la diaspora.  J’ai choisi de présenter 10 influenceuses représentatives du continent : beauté naturelle ou sophistiquée, fers de lance à l’esthétique léchée ou comptes plus artisanal, vitrines ou engagement social et  contenu allant au delà des seuls visuels.   ///  Clic sur la photo pour accéder à leur univers 😉  
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1. Mademoiselle S (Algérie)
En octobre 2017, la vlogueuse Shirine Boutella, alias Mademoiselle S, était sacrée meilleure youtubeuse beauté de l’année au cours des Algerians Youtubers Awards. Et cela grâce à sa chaîne dédiée aux tutoriels et conseil beauté, lancée en 2015. Depuis, la jeune femme de 29 ans, qui cultive un certain humour, a fait du chemin. Elle a notamment tenu un rôle dans les deux saisons d’El Khawa, une série télévisée algérienne à succès.
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2. Ikram Bellanova (Maroc)
Ikram est vlogueuse lifestyle dont les video et posts en langue arabe ou en dialecte marocain font le buzz. Elle aborde avec humour des thèmes comme la beauté ou la vie quotidienne. Ambassadrice de la culture marocaine contemporaine, elle est cultivée et brise les clichés sur la femme marocaine et arabe en général en parlant ouvertement de son divorce et de son couple mixte par exemple. Elle fait partie de la Cosmetista Squad 2018.
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3. Fantastyck (Côte d’Ivoire)
Fanta Koné a lancé son blog Fantastyck en 2012. Elle livre sur IG ses coups de cœur et découvertes fashion, beauté et lifestyle. Elle n’hésite pas non plus à jouer les journalistes en informant ses lecteurs de l’actualité des tendances. Elle collabore avec de nombreuses marques, dont Yves Rocher, L’Oréal ou encore Dark & Lovely. Elle a également fondé le webzine Fall In Mode avec une autre blogueuse, Amenan Tanoh.
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4. Farida Saidou (Bénin)
A 23 ans, Farida Saidou aime écrire et avais envie de partager son monde et notamment sa vie spirituelle. A travers son style, elle cherche à inspirer les jeunes femmes voilées, comme elle, même si son blog n’est absolument pas axé sur les questions religieuses. Sa page Instagram est principalement dévolue à ses looks divers. Très engagée socialement, la blogueuse a notamment participé à une campagne contre les violences faites aux femmes.
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5. Dimma Umeh (Nigeria)
Dimma est une bloggeuse “Classique”: beauté, mode, lifestyle qui diffuse ses coups de Coeur, ses conseils beauté, ses voyages …et quelques citations bibliques. Elle invite ses followers à oser leur passion et à construire la vie de leurs rêves.
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6. Cynthia Gwebu (Afrique du Sud)
Active depuis 2014, Cynthia Gwebu aborde ses dernières trouvailles beauté (soins de la peau, maquillage, cheveux, ongles..), lieux et restos à la mode et fashion. Le tout avec une prédilection pour les marques de luxe.  Une icône pour glam toute en rondeurs.
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7. Miriam Maulana (Zimbabwe)
Miriam Maulana est une nappy girl vivant au Zimbabwe. Elle souhaite inspirer les femmes africaines à être elles-mêmes et naturelles, à briller sans avoir peur du regard des autres, à être heureuses. Elle a aussi une “étrange” passion pour les boissons instagrammables: café, smoothies et vin.
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8. Maame Abena (Ghana)
Essentiellement présente sur Youtube, Maame Abena est passionnée par les cheveux et les coiffures, tant au naturel qu’avec des extensions et postiches. Elle associe également les conseils coiffures et make-up. Elle délivre ses conseils face camera et sans décorum dans des tutoriels qui la métamorphosent littéralement.
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9. How_to_be_curly_in_madagascar (Madagascar)
Ingénieure, activiste féministe et fashionista, le compte Instagram de Larhyssa parle mode et cheveux et raconte sa vie de « femme normale » sur une île obsédée par les cheveux lisses. « À cause du film d’animation Madagascar, je suppose que les gens peuvent penser que nous sommes une bande de filles exotiques à moitié nues, des tétons couverts de noix de coco, errant dans la vaste forêt parmi les lions et les girafes. Eh bien… surprise: nous sommes aussi des victimes de la mode attentive aux tendances.
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10. Fatou N Diaye (France)
Bloggeuse historique, elle fait partie des références en termes d’émancipation et d’auto-détermination de la beauté des femmes Noires dans la diaspora, en France et en francophonie. Elle est depuis 2015 ambassadrice pour L’Oréal (gamme de fond de teint Accord Parfait). Si son blog n’est plus très actif et qu’on la suit davantage sur IG, il y reste, dans les archives quelques articles intéressants.    

# Fake beauty ! Pourquoi et comment en finir.

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Mettez-moi de faux cheveux, faux ongles, faux cils, lentilles colorées, faux sourcils, fausses fesses, faux seins… Vous me rajouterez une bonne dose de maquillage et au moins 3 filtres Instagram pour parfaire le tout. Loin des sourires affichés, la « fake beauty », cette réalité alternative de la beauté féminine,  faite d’artifices cosmétiques augmentés d’artifices numériques, rend les femmes relativement malheureuses et peut avoir de graves conséquences psychologiques, sanitaires et financières, surtout au sein des communautés dites minoritaires.

 

# I woke up like this ! : internaliser l’irréel.

Chacun sait (ou en tout cas devrait savoir) que les médias sociaux ne sont pas la vraie vie. La plupart des gens y présentent leur personne et leur vie sous un jour exagérément flatteur. Chaque cliché est mis en scène, sélectionné parmi la dizaine de portraits réalisés pour choisir celui où la personne est le plus à son avantage. Maquillage, éclairage, angle de prise de vue et une myriade de filtres pour agrandir les yeux, gagner 5 cm de longueur de jambe, perdre 10kg instantanément, gommer rides, poches et vergetures, affiner le grain de peau ou changer sa carnation. L’amélioration est spectaculaire mais artificielle. Les femmes de ces images n’existent pas.
Peu importe si vous savez qu’une photo est fausse, si vous passez une demi-heure à parcourir le compte Instagram de célébrités avec de très longues extensions de cils ou l’intérieur des cuisses qui ne se touchent pas, vous commencerez à penser que c’est normal. Plus vous passez de temps entouré de certaines images (80% des jeunes utilisent les réseaux sociaux au quotidien, dont près de 50% s’en servent pendant plus de deux heures par jour et jusqu’à plus de 10h par jour !), plus les algorithmes font que ce sont toujours plus d’images et de contenus semblables qui vous sont proposés, plus vous normalisez ce genre d’images. Cognitivement, vous savez que ce n’est pas réel, mais la répétition finit par renforcer ces standards « idéaux » puisqu’ils sont associés au succès. Vous finissez par internaliser ces normes de beauté disproportionnées (taille marquée et seins démesurés, IMC trop bas) et racisées (blondeur, blancheur, traits fins ou au contraire lèvres et fesses hypertrophiées).

Des effets psychologiques doublement négatifs.

Savoir que tout ce que l’on voit est artificiel ne le rend pas moins souhaitable. Il est presque impossible de ne pas être aspiré par le fantasme et de la comparer à sa propre vie, à sa propre image.

De nombreuses études ont démontré que lorsque l’on regardait des photos de célébrités attrayantes, des effets psychiques négatifs étaient mesurés : l’estime de soi baissait significativement et des symptômes dépressifs apparaissaient. On se compare aux autres et on se trouve nul. On trouve alors ses propres cils trop courts, son teint vilain, son nez hors norme…
 

Heureusement, à son tour, on peut, selon ses envies et son budget, acheter les attributs sensés nous donner confiance en nous et nous rendre belles et désirables : extensions, lentilles, make-up, chirurgie esthétique. On peut ensuite, sans aucune qualification, passer sa propre image au tamis de nombreux filtres pour personnaliser son apparence et offrir la meilleure version de soi. On amplifie alors soi-même le phénomène de la fake beauty.

Là où la situation s’aggrave, c’est que, comme pour les célébrités, tout cela est un énorme fake ! On ne ressemble pas à son selfie dans la vie réelle. Et on est alors non seulement déçu de ne pas ressembler aux stars mais on est carrément déçu de ne même pas ressembler à soi-même !

Les spécificités des femmes Noires.

Tout d’abord, plus on est loin de l’image d’une beauté que l’on croit idéale, plus on souffre. Et les modèles restent majoritairement occidentalisés. Même les icônes noires (souvent afro-américaines) ont des traits fins, des cheveux longs et lisses, une peau et des yeux clairs. Les artifices pour se rapprocher de ces standards sont donc nombreux.

Tous ces achats peuvent représenter des sommes énormes. Proportionnellement, le budget cosmétique au sein des populations de femmes actives noires est donc beaucoup plus élevé que pour leurs homologues caucasiennes, jusqu’à quatre fois selon les sources.
Et comme cela représente parfois un fameux investissement, certaines optent pour des produits de moins bonne qualité (maquillage comédogène, colle à cils irritante, mèches inflammables), voir pour des techniques très dangereuses pour la santé (produits blanchissants contenant de l’hydroquinone, injections réalisées dans des arrières boutiques…).

Deuxièmement, le fait de vouloir transformer son image pour correspondre à l’image de la culture dominante peut provoquer de graves troubles identitaires, un état presque schizophrénique où l’envie de s’intégrer livre un combat interne à l’envie de représenter fièrement sa culture originelle et sa singularité. Combat d’autant plus intense que cette transformation est chronophage (jusqu’à plusieurs heures de transformation par jour). Et que dire du sentiment de peur et de honte quand on prétend que tout cela nous appartient et que l’on est démasqué : une mèche ou une lentille qui tombe, un homme qui passe sa main dans nos faux cheveux, une septicémie à la suite d’un implant…

Retour à la vraie vie : #Body Positive.

La « fake beauty », cette réalité projetée de la beauté féminine, faite d’artifices cosmétiques augmentés d’artifices numériques, rend les femmes relativement malheureuses. Le grand tour de force de l’industrie de la beauté, c’est avoir réussi à semer la confusion, dans la tête des femmes entre « confiance en soi » et « estime de soi ».

La femme est sensée se faire le cadeau d’être une autre qu’elle-même… et même d’y mettre le prix, parce qu’elle le vaut bien ! Maquillée, coiffée, copie-conforme d’une telle, elle endosserait une armure invisible et invincible. Girl Power ! Être la collaboratrice qu’on prend au sérieux, la femme indépendante et sexy, la grand-mère à l’allure jeune et active, la séductrice irrésistible… bref, développer son plein potentiel et réussir sa vie.

Or, paradoxalement, savoir que toute notre panoplie est fausse et qu’une fois le démaquillage, teinture ou la perruque blonde, la gaine et les filtres Instagram retirés, on se regarde dans le miroir pour observer une personne « moins bien », cela abîme terriblement l’estime que l’on a de soi. On s’aime moins. A tel point qu’une part significative des femmes ne pourraient pas sortir de chez elles ou se montrer à leur compagnon en étant authentiques, sans maquillage.

Pour sortir de ce cercle vicieux, je ne dis pas qu’il faut être radicale et jeter en bloc tout le linéaire beauté de sa salle de bain et se retirer définitivement des réseaux sociaux. Je suis moi-même à la tête d’un institut de beauté et je diffuse cet article via lesdits réseaux. Et de tous temps et dans toutes les cultures, les hommes et les femmes ont modifié leur apparence naturelle pour tenter de se rapprocher des canons de beauté de leur société. Mais il faut utiliser de manière éclairée tant les « ajouts » cosmétiques que les réseaux sociaux en pleine conscience de ce qu’ils sont : des artifices commerciaux.

Il faut néanmoins faire un gros travail, surtout envers les jeunes filles, de sensibilisation, d’éducation aux médias et de développement de l’esprit critique et de l’estime de soi. Il faut revenir aux fondamentaux. Apprendre les bons gestes pour soigner sa peau et ses cheveux de manière qu’ils conservent leur beauté naturelle le plus longtemps possible. Il faut réapprendre aux femmes à quel point les corps féminins vus dans les médias sont hors norme et manipulés. Il faut réapprendre à s’aimer profondément et à être bienveillant envers soi-même. Il faut réapprendre à cultiver son bien-être et sa beauté intérieure.

Alors, déconnectez-vous. Regardez les femmes autour de vous. Regardez à quel point elles sont belles, chacune à leur manière. Soyez vraie ! C’est le plus beau cadeau que vous puissiez vous faire à vous et aux générations futures.

Wellness africain: au-delà du corps.

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De la beauté au bien-être.

Depuis de nombreux mois, la transition du traitement des infos « beauté » vers des sujets « bien-être » est largement amorcée sur le blog PanafricanBeauty.  Mais si jusqu’ici, les sujets wellness étaient presque exclusivement basés sur le corps (techniques de massage, les plus beaux spas, afro-yoga, etc…), il faut être conscient que le bien-être est une approche globale plus large.

Le terme « bien-être » est d’ailleurs une notion définie depuis 1994 par l’Organisation Mondiale de la Santé comme « englobant de manière complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa relation avec les spécificités de son environnement ». C’est donc une philosophie transversale, qui prend en charge, de manière holistique, l’entièreté de la personne : son corps et son mental.

 

Les philosophies du bonheur.

L’Afrique porte-t-elle en son sein des philosophies wellness, un ensemble de pratiques qui apporteraient un bien-être et, par extension, le bonheur ?

Car ces fameuses philosophies du bonheur, on en croise un peu partout à la surface de la planète. L’ONU établit d’ailleurs chaque année son World Happiness Report, un classement des pays les plus heureux du monde en fonction de plusieurs critères dont le PIB, l’espérance de vie en bonne santé, la liberté, la générosité et l’aide sociale. Et l’on y retrouve, année après année les pays du nord de l’Europe et leurs fameux courants – pas toujours simples à résumer – qui synthétisent leur « art de vivre heureux ».
• Le Hygge danois qui vous fait sentir calme, confortable et connecté à votre propre ressenti, heureux des petites choses de la vie.

• Le Lagom suédois qui signifie « pas trop, pas trop peu », une approche frugale et équilibrée de la vie conjuguée à un respect de la nature.

• Le Cosagach écossais qui nous fait nous sentir bien, à l’abri et au chaud.

• Le Gezelligheid néerlandais qui invite à prendre du plaisir avec les autres en toute convivialité.

 

Plus qu’un livre sur la Sagesse Africaine.

Les fidèles lecteurs auront remarqué qu’il y a un peu moins d’articles ces derniers mois sur le blog. Moins d’articles mais pas moins d’écriture.  C’est pour tenter de répondre à la question « Quels sont les apports de l’Afrique en matière de bien-être? » que je me suis plongée depuis plusieurs mois dans mon histoire familiale personnelle et dans la culture et la spiritualité panafricaine.  L’objet de mes recherches (dont je tairai ici le contenu pour ménager le suspens) fera l’objet d’un livre à paraître prochainement.

…Stay tuned 🙂

Unilever acquiert SheaMoisture et Nubian Heritage.

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Le géant anglo-néerlandais Unilever (Dove, Axe…) vient d’acheter le portefeuille de marques à forte croissance du groupe américain Sundial, propriétaire de plusieurs marques cosmétiques ethniques emblématiques.

Des marques inclusives à un niveau de distribution jamais atteint.

Sundial Brands, créée il y a 26 ans dans le New-Jersey, est une entreprise leader dans le soin des cheveux et les soins de la peau. Reconnue pour son utilisation innovante d’ingrédients de haute qualité et « culturellement authentiques ». Les marques de Sundial incluent SheaMoisture, Nubian Heritage, Nyakio et Madame C.J. Walker.

Depuis sa fondation, Sundial s’est fait le champion de la beauté inclusive et a su répondre aux besoins jusqu’alors non satisfaits des consommateurs de couleurs.
Sundial Brands fonctionnera comme une unité autonome au sein d’Unilever. Le fondateur de Sundial, Richelieu Dennis, originaire du Liberia, continuera à diriger l’entreprise en tant que PDG et président exécutif. Celui-ci estime positif d’emmener le commerce communautaire à un autre niveau.

Une ouverture et des valeurs.

Depuis plusieurs années, et malgré quelques maladresses de communication, la marque cosmétique phare du groupe, DOVE, s’ouvre et de met en valeur les consommatrices à la peau foncée. Unilever entend répondre aux besoins spécifiques des consommateurs multiculturels et produire un impact social positif à travers le monde. Unilever vient d’ailleurs de créer un fonds de 50 millions de dollars destiné à investir dans les projets de femmes afro-entrepreneurs et à favoriser leur empowerment.

Source Agence Reuters.

Tourisme wellness: l’Afrique en marche.

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Dans le cadre, du 3ème congrès de la Spa & Wellness Association of Africa (SWAA), Elaine Okeke Martin, sa présidente, revient sur la montée en puissance, les opportunités et les défis du secteur sur le continent africain.

Un développement directement lié au secteur touristique.

Maroc, Egypte, Afrique du Sud, Kenya, Tanzanie, île Maurice… Certains pays ont une longue tradition du tourisme réceptif. Le secteur spa y est étroitement lié et se développe au même rythme. Une industrie touristique articulée autour des segments luxe (Rwanda, océan indien), durable (Afrique australe) et santé (Kenya, Ghana, Tunisie). Autant de positionnements qui rendent la présence d’un spa indispensable au cœur des installations. Le spa devient une source de profit et un outil attractif dans la communication des destinations sur les marchés régionaux et internationaux. Des spas authentiques, avec vue, largement ouverts sur l’extérieur et sur les traitements issus des actifs et traditions locales. Des spas qui se professionnalisent pour atteindre les standards qualitatifs internationaux, notamment grâce au travail pédagogique de fond de la SWAA

Obstacles et opportunités.

L’Afrique reste, sur les marchés des pays industrialisés, très méconnue. Ou connue pour de mauvaises raisons : maladies, corruption…. La diversité des 54 nations y est peu perçue et l’Afrique y est vue comme un ensemble homogène et subsaharien. L’Afrique du Nord est davantage attachée, dans l’imaginaire, au Moyen Orient.
Le fait que certains gouvernements investissent massivement et à long terme dans les infrastructures et la promotion rend l’Afrique attractive pour les grands groupes e.a. hôteliers et donc pour les voyageurs. C’est une bonne chose si le bénéfice se fait aussi au profit des populations locales.
La diaspora joue également un rôle important en diffusant, à travers le monde, un message clair « l’Afrique compte ».  Les actifs et traitements africains et les demandes spécifiques des peaux foncées sont davantage prises en compte par les marques.

Conférence annuelle de la SWAA du 6 au 9 septembre.

Le troisième congrès annuel de la SWAA aura lieu du 6 au 9 septembre, à Maurice. Le thème central de cette édition 2017 est « définir les rôles de l’Afrique dans le phénomène global du wellness ». De nombreux intervenants se succéderont: RH, formateurs, marques, hôtels…  L’édition 2018 aura lieu au Maroc.

Chiffres-clé du secteur (Afrique Sub-saharienne) :

– 2317 spas (+ 23% en deux ans)
– 28911 emplois directs
– 1,1 milliard $ (entre 2013 et 2015)

Article librement inspiré et traduit à partir de l’article: Africa Rising publié par nos amis de Spa Business Magazine.