D’abord, des marques ethno-cosmétiques qui plébiscitent les réseaux de distribution des pharmacies et parapharmacie pour leur gage de sécurité et le capital confiance qu’on leur accorde.
Ensuite, des (para)pharmacies parfois frileuses face à de jeunes marques dont elles n’ont pas toutes les garanties en termes scientifiques et face à un secteur de niche dont la clientèle a des besoins et des questions très spécifiques.
Enfin, des consommateurs entrés de plein pied dans l’ère numérique et qui entendent bien avoir accès à leurs produits favoris, où qu’ils soient sur la planète.
Briser les a priori.
Dans son excellent article « Ma beauté ethnique en pharmacie », Leslie Carombo retrace l’histoire de l’ethno-cosmétique en officine. Celle-ci débute au début des années ’90 avec l’arrivée de marques de maquillage américaines telles Flori Roberts ou Naomi Sims Cosmetics (également du soin). L’offre se diversifie petit à petit avec des marques françaises (Agnes de Bussy, Kanellia, HT26…) qui proposent des soins visage et corps et des produits capillaires.
A l’époque, il fallait casser les murs d’incompréhension et les a-priori. Certains pharmaciens avaient peur d’attirer une clientèle sans pouvoir d’achat ou susceptible d’engendrer des vols de marchandise. Or, des études (dont celle de L’Oréal en 2010) ont démontré que les consommatrices de produits ethniques dépensaient jusqu’à 9 fois plus en soins cosmétiques que les clientes caucasiennes.
L’offre est à présent beaucoup plus diversifiée, qu’il s’agisse de marques et laboratoires spécialisés (Phytospecific, Nuhanciam, In’Oya, Biolissime, Château Rouge,) ou de marques généralistes (Klorane, Pierre Fabre) qui élargissent leur gamme.
Des besoins spécifiques.
Vouloir séduire une clientèle ethnique, c’est aussi, pour les (para)pharmacies, la nécessité de devoir comprendre et de pouvoir répondre aux besoins spécifiques des peaux foncées :
- Hyper et hypo pigmentation
- Déshydratation
- Hyper séborrhée
- Cicatrices chéloïdes
- Folliculites de la barbe
- Cheveux crépus
Les marques doivent donc avoir un réel rôle pédagogique et former les équipes officinales bien au-delà de la simple connaissance du produit afin que les conseils et prescription beauté soient pertinents.
Les marques doivent également faire un effort important en termes de communication, de marketing, de visual marchandising et d’animation du point de vente afin de faire connaître leurs produits et leur donner la place qu’ils méritent.
Une parapharmacie 2.0 tournée aussi vers l’Afrique.
Le monde de la pharmacie et de la parapharmacie est lui aussi en mutation profonde. L’ère numérique à définitivement modifié les habitudes des consommateurs et de nouveaux acteurs arrivent sur le marché des pharmacies du futur.
C’est le cas de Paraethnik.com, une e-pharmacie créée en 2014 par le pharmacien Thierry Tchapnga et qui propose déjà l’offre de plus de 100 laboratoires de d’ethno-dermo-esthétique (dont, bientôt, des marques africaines). Une offre large, claire, didactique et qui compte de vrais pharmaciens en son sein. Le site reprend aussi bien les marques dédiées exclusivement aux peaux foncées que les gammes spécifiques des marques généralistes. La force du web : des produits parfois introuvables livrés en 48h partout en France, 72h en Europe et 7 jours en Afrique. Car c’est bien l’Afrique et son milliard d’habitants, jeunes, connectés, au pouvoir d’achat grandissant qui constitue le véritable potentiel de croissance du site et des marques.