Conférence Annuelle de la Spa and Wellness Association of Africa : JOUR 2

La seconde journée de la 4ème Conférence Annuelle de la Spa & Wellness Association of Africa fut dense et riche en conférences et débats très instructifs sur la définition du tourisme de santé et la place que l’Afrique doit prendre dans ce secteur émergent.

(c) LACMAHeals

Vers un élargissement du concept de wellness.

Lors de son mot d’accueil, Monsieur Jimi Kariuki, Managing director des Hotels and Resorts du groupe Sarova, précise d’entrée que le wellness est une véritable façon de vivre, voire un art de vivre et que de plus en plus de monde est appelé à changer son mode de vie vers quelque chose de plus sain et de plus global.  Le wellness permet de jouer sur le préventif quand la médecine s’axe presque exclusivement sur le curatif.  Une vision partagée par le secrétaire principal du Ministère du Tourisme et de la Nature, qui va plus loin et ouvre la vision du wellness au wellbeing et à la santé.  La santé étant un élément majeur dans une Afrique écartée entre la sous-nutrition et le manque d’accès aux soins d’un côté et, à l’opposé, par des pathologies liées à un mode de vie de plus en plus occidentalisé (obésité, problèmes cardiaques, cancers). 

La notion de wellness est, en soi, assez difficile à définir, tant elle embrasse des notions liées à un bien-être mental, physique, émotionnel, social.  C’est un processus, un cheminement, une responsabilité personnelle qui doit être facilitée par des politiques humaines et une vision à long terme.

Le Tourisme de Santé serait donc l’association du tourisme de wellness (préventif) et du tourisme médical (curatif, esthétique).  Ce marché du tourisme de santé, en croissance permanante, représente un marché pluriel et d’énormes potentialités financières qui se chiffrent en milliards de dollars à l’échelle de la planète. 

L’afrique : une destination « tourisme de santé » ?

Alors, bien sûr, l’Afrique est encore un acteur mineur, au sein duquel, seules quelques oasis tirent leur épingle du jeu : Maroc, Afrique Australe, Afrique de l’Est et Océan Indien.  Ce qui est, en soi, un indicateur du potentiel de croissance important pouvant faire rêver ceux qui prennent le train en marche dès à présent !

Les acteurs africains ont cette double contrainte de devoir coller au maximum aux standards internationaux (les pays émetteurs ont une culture du spa de plusieurs siècles) mais tout en devant trouver leur spécificité, les points qui les rendent uniques et reconnaissables.  L’objectif est d’établir une relation de confiance. 

Pour le cas spécifique du Kenya, les infrastructures sont prêtes, les lieux d’accueil également, l’offre est diversifiée et la communication touristique donne une image de marque de la destination Kenya globalement très positive (Magical Kenya, #LiveTheMagic).  Tout existe, à présent, il faut l’exploiter encore mieux en misant, notamment, sur le capital humain, la formation et la communication, digitale, notamment.

L’importance de collecter des données exploitables pour une vision correcte de la réalité

Les étudiants de l’Université des sciences et des arts de Luzern (Suisse) prenant part au Student Challenge ont également présenté, dans leur étude de cas, un benchmarking entre le tourisme médical en Tunisie, au Maroc, au Kenya, en Afrique du Sud et à Maurice. 

L’objectif de leur projet : déterminer quelles sont les structures et technologies médicales disponibles en Afrique dans le secteur public et privé dans le cadre des Agendas 2030 de l’ONU et de l’agenda 2063 de l’African Nations.  Ils ont également chercher à savoir les raisons qui poussent les populations à venir se faire soigner en Afrique ou, au contraire, qui poussent les Africains à aller se faire soigner à l’étranger (en Inde notamment). 

Vers une beauté médicalisée?

Le dernier tiers de la journée était consacré aux tendances relevées dans le secteur de la beauté, au niveau mondial, et notamment la médecine esthétique et la cosméceutique : l’importance des crèmes de soin au détriment du maquillage, la chirurgie plastique, l’importance du conseil, le well aging, la personnalisation, la green beauty, le digital. 

Quelques points concernant directement les besoins spécifiques (hyperpigmentation, blanchiment, dangerosité des produits, difficulté de faire entendre ses spécificités africaines auprès des marques généralistes, travail sur l’acceptation de sa beauté et de sa force intérieure) et les contraintes commerciales (importation surtaxée des produits, pouvoir d’achat local) du marché africain ont été abordés.

Spa & Wellness Association of Africa : Conférence 2019

swaa conference

Le compte à rebours est lancé.  Durant tout l’été, découvrez les portraits des conférenciers et formateurs qui animeront la 4ème Conférence Annuelle de la Spa & Wellness Association of Africa qui aura lieu à Mombasa – Kenya du 5 au 7 septembre, sous la présidence d’Elaine Okeke-Martin.

Thématique :  Soutenir le bien-être durable en Afrique et le développement du tourisme de santé. 

Cette année, le focus de la conférence sera mis sur le développement concomitant du tourisme de santé et du bien-être durable sur le continent, avec en toile de fond la réalisation des objectifs fixés, d’une part, par l’Organisation Mondiale de la Santé dans son AGENDA 2030 et, d’autre part, par l’Union Africaine dans son AGENDA 2063.

Le premier vise à promouvoir le bien-être de tous à tout âge et permettre à tous de vivre en bonne santé. 

Le second est le schéma et le plan directeur de l’Afrique visant à transformer l’Afrique en puissance mondiale de l’avenir, un cadre stratégique de développement inclusif et durable, une manifestation concrète de la volonté panafricaine d’union, d’autodétermination et de prospérité collective.

La conférence annuelle de la SWAA a pour objectif de soutenir des mesures préventives durables dans le tourisme de santé et de soins médicaux pour la croissance économique en Afrique et d’échanger des idées et des connaissances précieuses issues du secteur privé.   Chaque intervenant renforçant le savoir et les compétences sur le continent afin que la communauté tire parti des dernières avancées technologiques et prospectives pour faire un bond en avant dans le développement du bien-être et de la santé. 

Africa Spa Awards 2019

La conférence annuelle de la SWAA est organisée en collaboration avec les « Africa Spa Awards » qui récompenseront, lors d’une soirée de gala, les acteurs locaux, inscrits dans une quinzaine de catégories. 

  • Traitement spa: soin wellness, soin traditionnel, programme de séjour bien-être
  • Produits: marque, soin anti-âge, gamme naturelle, gamme homme
  • Meilleurs spas: catégories Afrique du Nord / Afrique Subsaharienne, safari spa, institut, éco-spa, médi-spa. 

Les Africa Spa Awards sont sponsorisés par des parrains issus de l’industrie du wellness qui souhaitent démontrer leur engagement à reconnaître et à soutenir l’excellence et l’innovation dans l’ensemble du secteur spa en Afrique.

Infos pratiques et inscription

Une organisation de la Spa and Wellness Association of Africa

La Conférence Annuelle aura lieu au Sarova Whitesands Resort Beach & Spa, à Mombassa, Kenya. 

Dates: du 5 au 7 septembre 2019.

Essentials Of Beauty Therapy : le livre de la Première Dame du Nigeria structure l’industrie de tout un pays

 

the essentials of beauty therapy

En amont du Forum annuel de l’Association Africaine du Spa et du Wellness (SWAA) à Maurice et de la première réunion de networking SWAA pour l’Afrique de l’Ouest à Lagos, tous deux cet automne, Mmes Elaine Okeke Martin (fondatrice SWAA) et Ameera Abraham (présidente du CE au Nigeria) ont eu l’honneur de rencontrer récemment, à Abuja, Madame Aisha Buhari , la Première Dame du Nigeria.  L’occasion de parler de la sortie de son premier livre « Essentials of Beauty Therapy ».  Car avant d’être la femme forte de Lagos, Aisha Buhari  avait créé et managé les spas et centre de formation Hanzy à Kaduna et à Abuja.  Elle est une personne ressource de l’Education Nationale. Elle est membre du Conseil International de la Santé et de la Beauté.

Comment en êtes-vous arrivées à rencontrer la Première Dame ? 

EOM : La rencontre avec la Première Dame a été organisée par notre Présidente du Comité Exécutif nigérian, Ameera Abraham.  Ameera m’a appelée la veille de mon voyage de Londres à Lagos et m’a demandé si je pouvais faire un détour par Abuja car une invitation venait de lui parvenir à mon attention pour le lancement du livre de la Première Dame.  S’est ainsi que je me suis retrouvée à la villa présidentielle, à Abuja.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre rôle, Ameera ?

AA : Je représente les intérêts et fais respecter le mandat de la SWAA, ici, au Nigeria.  Mon objectif est de mettre en place le réseau grâce aux adhésions individuelles et des spas, de former le nombre croissant de thérapeutes, d’assurer aux spa un développement dans le respect des normes standard de l’industrie mondiale …

Avec la sortie du livre « Essentials of Beauty Therapy » comment voyez-vous l’influence du Nigeria sur l’industrie de la beauté et spa?

EOM: Le Nigeria est l’un des dix économies les plus dynamiques du monde.  Le cabinet anglais Euromonitor International a évalué les ventes dans le secteur de la beauté et de soins personnels à 569 millions $ en 2011, comparativement à 440 millions $ en 2006.   Il prédit que d’ici fin 2016, la jeune population sophistiquée du Nigeria va stimuler les ventes de l’industrie jusqu’à 620 millions $. Avec cette croissance, il sera extrêmement important d’éduquer les esthéticiennes et les thérapeutes au Nigeria.  Le livre ‘Essentials of Beauty Therapy’ appuiera l’éducation de nombreuses esthéticiennes et thérapeutes au Nigeria. Mme Buhari qui a un diplôme d’études supérieures en cosmétologie du Carlton Institute (Londres) et un diplôme d’esthétique de l’Ecole Beauté Académie (France), est une thérapeute et une entrepreneure. Mme Buhari dit que le livre est le résultat de vastes années de recherche sur le sujet de la beauté et du bien-être.  Elle consacre par ailleurs les bénéfices de la vente des livres à des œuvres caritatives et sociales (e.a. les mères-filles de la région de Chibok).

AA: Ceci est une réalisation monumentale simplement parce que ce secteur a longtemps été négligé.  Jusqu’à présent, il n’était pas considéré comme «professionnel».  Le lancement du livre a mis l’industrie de la beauté sur la carte, il a rempli un vide dans l’éducation pour notre peuple et pose les meilleures pratiques spa pour le Nigeria. Il a ouvert les portes à l’éducation et à la formation formelle au Nigeria. Plus important encore, il a souligné l’importance d’être parfaitement formée et qualifiée pour réussir en tant que thérapeute de la beauté.

Pensez-vous que Mme Buhari et son nouveau livre auront une influence sur l’industrie? Si c’est le cas, comment?

EOM : Il ne sera pas seulement une influence pour l’industrie, mais il lui en fournit une base et des lignes directrices au niveau des thérapeutes qui vont se former dans un proche avenir au Nigeria.  Et étant donné son énorme expérience en beauté, le lancement de ce livre est la première étape d’autres à venir.  Je pense que nous en apprendrons plus sur ses plans au Forum annuel SWAA, à Maurice, du 19 au 21 septembre prochain où elle sera là pour prendre la parole sur le thème «autonomisation des femmes dans l’industrie du Spa & du Bien-Etre en Afrique».

AA : Il servira de ressource pour les meilleures pratiques de spa au Nigeria. Il est pertinent pour notre population et notre marché et il permettra une compréhension et une adaptation plus rapide de nos thérapeutes lors de leur apprentissage. Il est soutenu par le Ministère de l’Education et fait partie du programme de formation professionnelle.

Quels sont les plans futurs pour la SWAA? Est-il prévu de collaboration et de contribution avec Mme Buhari ? 

EOM : Certains des plans futurs de la SWAA sont :

  • Formuler de normes standard de bonnes pratiques ;
  • Développer un Hub d’Education Ubuntu ;
  • Dispenser des Cours Spécialisés SWAA au Centre de formation SWAA de Casablanca (Maroc) ;
  • Soutenir les accréditations des spas, centres de bien-être, Académies de beauté ;
  • Organiser des réunions de networking régulières dans toutes les régions pour les professionnels de l’industrie du spa ;
  • Jeter des ponts dans la communication entre l’industrie du spa et du bien-être, les associations hôtelières, les Ministères du Tourisme…
  • Encourager les adhésions

Nous sommes très heureux que Mme Buhari soit impliquée dans l’industrie de façon passionnée et professionnelle.  Et nous prévoyons bien de collaborer et de contribuer à tous les aspects de l’industrie au Nigeria.

AA : En ce qui concerne l’avenir de la SWAA, il nous donne l’accréditation mondiale dont notre industrie a besoin. Nous sommes assurés de la qualité et de professionnalisme au sein de l’industrie du spa et bien-être.  La branche « normalisation » de la SWAA nous invite à ne plus travailler comme on avait coutume de le faire.  Les propriétaires de spa et les thérapeutes seront bien informés des meilleures pratiques mondiales, ce qui ne peut que conduire à un plus grand succès pour l’industrie.

Enfin, que pouvons-nous espérer du premier Networking de la SWAA pour l’Afrique de l’Ouest le 4 octobre prochain, à La Wheatbaker, à Lagos / Nigeria?

AA: Je suis très heureuse de ce premier événement de networking à Lagos. Nous avons un line-up incroyable de conférenciers de haut-vol et nous aborderons des sujets et des questions essentielles pour le développement de l’industrie du spa et du bien-être au Nigeria.  Nous aurons aussi des ateliers éducatifs.  Ce sera aussi, pour les visiteurs, la possibilité d’adhérer et de devenir membre de l’association.

EOM: cet événement est très spécial pour moi d’une part, étant donné que je suis d’origine nigériane, mais surtout, d’autre part, parce que c’est là que la SWAA a  été lancée en Octobre 2010.

J’ai vraiment hâte de réaliser nos objectifs tant pour nos membres que pour ceux qui ne le sont pas encore.  J’espère délivrer le message à travers toute l’Afrique de l’Ouest de ce que sont la mission et la vision de SWAA :

  • Mission: identifier les critères de l’industrie du spa et du bien-être en Afrique tout en travaillant en étroite collaboration avec les gouvernements des secteurs du tourisme, de la santé et de l’éducation ; promouvoir les thérapies traditionnelles, appuyées par des preuves scientifiques, et populariser la pratique du bien-être, tout en canalisant la voix du continent.
  • Vision: soutenir le développement, l’éducation et la productivité dans le secteur du spa et du bien-être pour les générations futures en Afrique.

 

Traduction libre de l’article original : The Spa and Wellness Association of Africa (SWAA) meets with Mrs Aisha Buhari, the First Lady of Nigeria.

Spa & Wellness Association of Africa: 54 pays – une seule voix.

swaa Spa & Wellness association of AfricaLa mission de la  Spa & Wellness Associatin of Africa est d’être la voix de l’industrie du spa et du bien-être en Afrique. La SWAA vise à établir des critères de qualité pour le secteur et de promouvoir le rôle de l’Afrique dans l’industrie au niveau continental et mondial.

La nécessité de structurer l’offre continentale

Créée en 2010, en raison du nombre croissant de spas en Afrique, la SWAA se veut une plate-forme professionnelle coordonnant diverses matières telles que :

  • la mise en place de normes, de formations certificatives et de labels qualitatifs
  • la mise en réseau de tous les acteurs au niveau continental
  • le branding de la marque « Afrique » comme destination spa et wellness sur le marché international
  • l’organisation d’événements professionnels

L’initiative lancée par la dano-nigériane Elaine Okeke Martin (consultante spa depuis plus de 15ans) a reçu un écho positif et le nombre de membres évolue doucement au Kenya, à l’ile Maurice, au Maroc, au Nigeria, en Ethiopie pour  n’en citer que quelques-uns.  Objectif : fédérer 100 membres en 2017.

Miser sur le « Made in Africa »

La convention annuelle 2015 avait lieu à Maurice en septembre dernier, rassemblant des participants de 9 pays africains (essentiellement anglophones).  Les thématiques étaient les suivantes :

  • Eviter le turn-over du personnel compte tenu de la saisonnalité
  • Utilisation des médias sociaux dans l’industrie
  • Elever les standards de qualité grâce à la formation
  • Concours du plus beau design de spa
  • Présentation de marques cosmétiques africaines

Un gros focus fut fait sur les thérapies traditionnelles appuyées par la recherche et la validation scientifique : rituels de soin, de guérison, les plantes et herbes, produits locaux… Un « made in Africa » authentique sur lequel devrait s’appuyer les pays du continent plutôt que de copier/coller ce qui se fait déjà ailleurs dans le monde.  Un positionnement qui correspond mieux aux valeurs et croyances des Africains et aux attentes des visiteurs internationaux fréquentant les spa hôteliers.  Un positionnement qui pourrait séduire et inspirer le reste du monde.

Agenda : SWAA Network 21 & 22 janvier – Nairobi / Kenya

Les événements SWAA Network sont un espace de rencontre pour les propriétaires de spas, les spa managers, les marques cosmétiques, les distributeurs, le monde de l’enseignement et toute personne connectée au monde de l’industrie du spa.  Organisés 2 fois par an sur tout le continent africain, les sessions permettent de discuter autour de thématiques particulières, problématiques du secteur ou nouvelles solutions industrielles.  Les tables rondes animées par des leaders nationaux du secteur permettent de partager des informations, de réseauter ou de faire du business.

Le prochain SWAA Network à lieu les 21 et 22 janvier prochain, à Nairobi / Kenya, au Enashipai Resort & Spa  dont le spa Siyara sera d’ailleurs l’objet d’un prochain article.

Découvrez le site de la SWAA: inscription aux événements, membership, magazine, blog…