Spécial Kinshasa (2/2): une ville sans spa.

Kinshasa spa massage wellness

En amoureuse et en professionnelle du Spa (et je mets une majuscule à dessein), analyser le cas de Kinshasa est un défi excitant.  Défi parce qu’observer avec objectivité (et en très peu de temps) sa ‘ville de cœur’ n’est jamais aisé.  Excitant parce que Kinshasa est une mégapole bouillonnante et contrastée où l’élégance est érigée en art de vivre …malgré les ‘orages’.

Au pays des sapeurs : le culte de l’apparence.

Quand on observe les Kinoises, il est  frappant (et parfois comme un coup de poing dans l’œil) de constater à quel point elles sont apprêtées : coiffure, ongles, maquillage et bien sûr vêtements et accessoires.  Au pays des Sapeurs (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes), l’apparence soignée et le recours aux marques de luxe françaises sont érigées en art de vivre, en science, en religion 😉

Plus spécifiquement, pour leurs routines de soin, les Kinoises se font tresser / tisser par des proches, dans des salons de quartier ou dans des instituts plus huppés.  Idem pour les manucures, où les tarifs vont de l’équivalent de 1$ auprès des manucures ambulants (qu’on repère aisément au cliquetis de leurs bouteilles) à 25$ dans les nail bars ou plus de 50$ dans les instituts de la Gombe.

Le maquillage est très utilisé, surtout le fond de teint pour matifier, uniformiser le et camoufler les zones d’hyperpigmentation, les taches et les cicatrices dues aux produits éclaircissant ou les boutons causés parfois par le maquillage lui-même.

D’autres pratiques comme les épilations sont courantes et les cosmétiques qui galbent les fesses se vendent en masse.  Bref, il faut que cela se voie !

Le massage : entre tradition perdue, manque de nécessité et image sulfureuse.

Les instituts de beauté et les salons de coiffure sont donc légion.  Par contre, les soins du visage sont déjà beaucoup moins proposés.  Et rares sont les espaces où la notion de bien-être et les massages sont mis en avant.

Parce que la pratique du massage corporel renvoi à la nudité, à l’intimité voire à la sexualité, le massage n’est pas une évidence à Kinshasa.  Il est vrai que sous l’appellation de « centre de massages » se cachent (ou ne se cachent même pas, d’ailleurs) des pratiques relevant davantage de la prostitution.

Pourtant, en parlant avec des « vieux » (et ce terme n’a rien de péjoratif en RDC), on se rend compte qu’en dehors de Kinshasa, dans les zones agricoles, le massage est une pratique quotidienne.  Au retour des champs, les enfants massent les pieds et le dos de leurs parents, pour les soulager et par respect.

Plusieurs hôtels et instituts de beauté ont placé des massages à leur menu de soins, avant, parfois, de se rétracter.   Les raisons varient :

  • mauvaise insonorisation de l’espace qui rend la relaxation impossible.
  • plaintes pour « happy ending massage » (que ce soient de la part de clients trop insistants ou parfois des thérapeutes elles-mêmes, à l’insu de leur manager),
  • manque de demande des clients nationaux, rendant l’espace non rentable et le voyant se transformer en une autre pièce « beauté ». « Le massage, c’est pour les expats, nous, les Congolais, on n’est pas stressés ! On a le temps, pas de factures qui s’entassent, on est bien, on a pas besoin de tout ça ! Et puis, le prix, c’est exagéré ! ».
  • manque de demande des expatriés qui se plaignent de la pauvreté des techniques proposées (les tellement éculés californiens, suédois et drainant) ou de la qualité du soin lui-même : ‘main’ de la masseuse, produits, hygiène, confort, non-respect des heures de rendez-vous…

Ce constat d’échec rend les investisseurs très prudents et on notera qu’aucun des nombreux grands hôtels (installés ou à venir) n’intègre ce service : l’Hotel du Fleuve  (Kempinski), le Pullman Grand Hotel (Accor), le Stanley (DoubleTree by Hilton), le Memling, l’hôtel Béatrice…

Orchid Spa : une fleur dans le désert.

Malgré un titre quelque peu provocateur, je ne voudrais pas laisser penser qu’il n’y a aucun spa à Kinshasa.  Il y en a un. …pour 10 millions d’habitants!

Par définition, un Spa est un endroit destiné à la régénération et au repos. Il est caractérisé par une démarche holistique qui envisage l’être humain dans sa globalité.  Au cœur du concept, l’eau et ses vertus curatives : bains, boues, hydro-jets, hammam…  Ensuite, viennent toutes les autres approches qui contribuent au bien-être : massages, soins de beauté, exercices physiques, méditation, nutrition… Il ne s’agit donc pas uniquement de disposer d’un  hammam pour se proclamer spa, il s’agit d’un concept global, d’une philosophie.

Dans le quartier des ambassades, la Villa Orchid Spa propose une carte ultra complète de soins (massages, soins visage, beauté des mains et des pieds, épilations), des soins à base d’eau (hammam, hydrothérapie, piscine), un salon de coiffure, une boutique, une salle de sport et de yoga ou encore un jardin avec pool house.

Une équipe multilingue (français, anglais, lingala) et super accueillante (malgré mon retard…) composée de Congolaises et de Philippines y travaillent avec la marque française Matis, experte de la beauté et particulièrement innovante.  Un bel endroit, notamment la suite duo au ciel étoilé.  Du linge de qualité.  Une oasis de silence, un vrai luxe au cœur de la capitale.

Certains bémols toutefois : des prix qui restent relativement élevés (min. 165$ le soin visage quand même !) et ces ‘détails à la kinoise’ difficilement acceptables au regard des standards occidentaux : trous béants dans les murs, une praticienne qui consulte son Gsm ou le staff qui entre dans la cabine durant le soin, dépôts dans la douche, porte d’armoire défoncée, désordre…  Une expérience toutefois globalement satisfaisante avec l’espoir que la qualité d’ensemble ne chutera pas après le départ tout récent de la fondatrice vers d’autres aventures.

 

Pour conclure, je tenais à dire un grand merci à tous les professionnels rencontrés durant mon voyage (et spécialement aux équipes d’Orchid Spa, Josepha Cosmetics et à Eric Matabaro) ainsi qu’aux nombreux kinois de sang ou de cœur qui m’ont accordé leur avis précieux durant la rédaction de ces deux articles.  See you soon…

(c) photo Pullman Grand Hotel Kinshasa

Des fesses parfaites? Voici comment…

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Des fesses fermes avec de beaux volumes, toutes les femmes (et les hommes !) en rêvent.  S’il existe bien une base génétique dans le fait d’avoir ou non, de belles fesses, on peut toutes obtenir un magnifique postérieur avec plus ou moins d’efforts, de temps… et d’argent. 

Stéatopygie : la génétique des fesses « à l’africaine ».

 Quatre facteurs génétiques entrent en ligne de compte lorsque l’on évoque les formes callipyges des femmes africaines et afro-descendantes.

  • La structure osseuse: la configuration du rachis lombaire et du sacrum forment une courbe et non une ligne droite.  Si vous avez la chance d’avoir une jolie cambrure, vous aurez spontanément des fesses relativement belles.
  • La structure musculaire (grand, moyen et petit fessier) : la fibre musculaire serait plus présente chez les africains, ce qui permettrait un volume musculaire plus important.
  • La structure des tissus adipeux: certaines ethnies africaines (Bochimans, Hottentots, Pygmgées, Khoïsans, Hadza…) sont génétiquement caractérisées par une stéatopygie prononcée.  Cette accumulation de graisse dans les fesses et les cuisses constitue une réserve énergétique propre à leur permettre de survivre en période de famine.  Cette nature peut aussi être culturelle et certaines ethnies (au Niger notamment) pratiquent le hangandi (gavage) des femmes à des fins sociales et esthétiques.
  • La structure du derme: les peaux foncées ont un tissu dermique plus dense que les peaux caucasiennes.  Les fibroblastes de collagènes et d’élastine y sont plus nombreux.  Il en résulte une fermeté plus importante, une peau plus lisse.

La réponse de l’industrie cosmétique.

En Europe, les cosmétiques « spécial fesses » visent à réduire la cellulite (amincissants) et à améliorer la qualité de la peau (raffermissants).  Les effets des principes actifs peuvent être amplifiés par des techniques manuelles (massages) ou mécaniques (endermologie, électrostimulation).

En Afrique (mais aussi au Brésil ou aux Etats-Unis), la donne est tout autre.  On ne veut pas faire fondre ses fesses.  Au contraire, on veut les voir gonfler !  Avoir des fesses surdimensionnées tourne même à l’obsession chez certaines.  Crèmes Bora-Bora, crème Botcho (« fesses volumineuses » en argot abidjanais), Yodi pills (Afrique du Sud), suppositoires à l’huile de foie de morue associés à un régime alimentaire riche en lipides, plantes du brésil (maca), pilules contraceptives …  Autant de produits à la composition opaque supposés augmenter le volume adipeux.

Kigélia, muscade, poivre noir…  Heureusement, il existe aussi des produits naturels et peu onéreux que vous pouvez découvrir dans l’ebook Secrets de beauté d’Afrique: dictionnaire cosmétique des actifs et rituel de soin.

 

Attention dangers !

En Afrique, certaines pratiques – dont l’efficacité n’est pas toujours démontrée – sont courantes mais pourtant très dangereuses pour la santé.

Certaines pilules (type contraceptives) pour grossir les fesses stimulent la glande hypophyse pour libérer des œstrogènes qui font qu’il est possible pour votre corps de stocker la graisse dans les fesses et les hanches (et/ou ailleurs!) pour les faire grossir.  Des problèmes peuvent apparaître: kystes dans les seins, dérèglement du cycle menstruel, troubles de l’humeur…

Pour faire gonfler rapidement leurs fesses, leurs seins ou leurs hanches, certaines vont jusqu’à s’injecter des doses de Deca-Durabolin, produit stéroïde anabolisant très apprécié des culturistes qui favorise le développement des muscles fessiers, combiné à une rétention d’eau dans les tissus.  Mais les effets secondaires sont nombreux : hypertension, maux de tête, saignement de nez, acné…

Autre technique complètement aberrante et dénué de tout fondement scientifique: le cube de bouillon Maggi introduit par voie anale pour une supposée accumulation des graisses au niveau des fesses. La forte teneur en sel du cube est extrêmement corrosive pour les muqueuses et entraînent des infections dont les complications peuvent mettre en jeu la vie des femmes.

Le sport : allié beauté et bien-être. 

L’option la plus saine et la moins chère est encore de se mettre au sport.  La fesse compte trois muscles : le grand, le moyen et le petit fessier.  Les muscles fessiers sont parmi les plus volumineux du corps humains.  Ils peuvent tous être ciblées de manière différente grâce au sport et prendre rapidement du volume.  A raison de 5 séances hebdomadaires de 20 minutes, en alternant cardio et musculation, vous devriez voir rapidement vos fesses se métamorphoser.  Voici quelques-uns des exercices les plus efficaces.

  • En position debout : fentes avant, squats
  • A 4 pattes : flexion et extension vers l’arrière, petit chien
  • Couché sur le dos : le pont
  • Couché latéral : élévation jambe tendue

Butt-lifting et implants : la chirurgie esthétique des fesses.

Comme indiqué dans notre article sur les grandes tendances 2016, l’Afrique est une terre de prédilection pour le tourisme esthétique low cost.  De nombreuses cliniques esthétiques permettent de jumeler opération esthétique et villégiature.  Depuis 2 ans, la plus grosse progression en termes d’opération est l’augmentation du volume des fesses (+86% par an aux USA, +780% en Afrique du Sud !).  Inspirées par des stars comme Kim Kardashian, Jennifer Lopez, Beyonce, Nicki Minaj, des milliers de femmes ont recours à cette opération.  Plus seulement une clientèle d’occidentaux mais, massivement, des femmes noires de la classe moyenne supérieure. Une pratique onéreuse (plusieurs milliers d’euros) et, comme tout acte de chirurgie, pouvant occasionner des complications post-opératoires (douleurs, rejets, cicatrisation…).

  • La lipostructure des fesses se fait en deux phases On aspire (par exemple dans les cuisses) puis on réinjecte votre propre graisse dans les fesses pour en corriger le volume et la forme.  Les traitements peuvent être répétés.
  • La pose d’implants en silicone permet une augmentation spectaculaire du volume et de la forme des fesses.

La lingerie sculptante.

Allez, pour celles qui veulent tricher un peu…  Moins invasif et pour  un résultat immédiat sans souffrir et sans effort, la lingerie sculpante est LA solution.  On optera pour des culottes remonte-fesses ou des collants avec prothèses intégrées qui permettent de gonfler le haut de la fesse.  La version moderne de la tournure (faux-cul) très en vogue en France au XIXème siècle.