Championnat du monde de massage… où est l’Afrique?

chaz armstrong

Le week-end dernier (19 et 20 mai 2018), se tenait à Copenhague (Danemark) le Championnat du Monde de Massage. Organisé par l’Association Internationale de Massage (IMA), il réunissait près de 150 masseurs venus de 27 pays différents.

J’expliquais dans un précédent article  toute la subjectivité et la relativité de ce type de concours et d’Awards. Après avoir vécu un tel concours de l’intérieur, je confirme chacun des points tant positifs que négatifs.

Les raisons d’une faible présence africaine.

Pas de représentants venus directement du continent africain mais 4 thérapeutes issus de la diaspora (Belgique, UK) et un afro-américain étaient présents.

Sans avoir atteint la finale, j’étais néanmoins particulièrement fière de présenter le Massage Congo dans la catégorie free-style et d’être l’ambassadrice des techniques africaines auprès des professionnels du monde entier. Mais pourquoi étions-nous si peu nombreux ?

Quelques raisons :

  • L’industrie naissante:  Si l’industrie cosmétique est en plein boom sur le continent africain, le secteur wellness est un peu à la traine. Sous l’impulsion de la SWAA, la profession se fédère et s’organise au niveau régional mais ce ne sont encore que les prémices et l’association n’est pas encore très connue des praticiens.

 

  • L’accès à l’information. Le concours n’en était qu’à sa deuxième édition. Relayé par les réseaux sociaux, la presse spécialisée et les fédérations nationales, il faut évidemment un certain temps pour que l’événement se fasse connaître.

 

  • La logistique: formalités administratives et coûts liés à ce type de concours ne sont pas à minimiser. L’obtention d’un visa est parfois difficile à obtenir pour entrer sur le continent européen. Frais d’inscription, transport, logement, vêtements officiels, frais divers dans un pays scandinave où le coût de la vie est relativement élevé font de ce genre de concours un réel investissement que tous les thérapeutes ne peuvent pas se permettre.

 

  • Le manque de modèle inspirants. Tant dans les organisateurs que dans les rangs des membres du jury, vous ne trouverez aucuns représentants de la communauté africaine. Il est alors moins évident de se projeter positivement dans ce type de concours

 

Chaz Armstrong : Médaille d’argent / catégorie Massage sur Chaise.

Mais s’il est un masseur inspirant, c’est bien Chaz Armstrong!  Il termine la compétition avec la médaille d’argent dans la catégorie massage sur chaise.

Originaire de Saint-Louis / Missouri (USA), Chaz Armstrong  (voir photo ci-dessus) a commencé le massage à l’âge de 17 ans. Il est diplômé du Johnson County Community Collège avec un diplôme d’associé en massothérapie. Il a maintenant plus de 18 ans d’expérience en massothérapie professionnelle à son actif.

Chaz Armstrong est spécialiste du massage sur chaise. Il a mis au point une technique où il combine un mélange unique de Amma (shiatsu), de deep tissues et de massage suédois. Durant le soin, il libère les tensions des tissus profonds (fascias). Ses talents de musiciens (rythm and blues, rock et country) se perçoivent dans son touché précis et élégant. Découvrez sa mini-vidéo ici

 

Kids Spa. Les meilleurs spas d’Afrique « enfants admis ».

massage bébé kids treatments

En Afrique de l’Ouest, le massage du nouveau-né est une pratique (assez tonique !) ancestrale.  Stimulant l’éveil, relaxant, créant du lien, assouplissant, facilitant la digestion, la concentration…  de nombreux professionnels de la santé sont d’accord pour dire que le massage est une façon merveilleuse de contribuer au développement physique, mental, émotionnel et interpersonnel des enfants.  Si la majorité des spas sont interdits aux enfants de moins de 16 ans, certains d’entre eux proposent toutefois une carte de soins ludiques et adaptés aux tous petits.

Les enfants : une cible marketing impliquant de nombreuses contraintes. 

Beaucoup de parents, amoureux du spa, souhaitent initier leurs enfants aux bienfaits des soins.  Ces derniers sont en effet une porte d’entrée vers un monde de sensorialité, de relaxation et de paix intérieure.  Néanmoins, les soins prodigués aux enfants devront toujours être adaptés et les spas voulant développer une offre ciblant les ‘kids’ devront s’adapter à de multiples contraintes.

  • La législation protégeant les mineurs: pour des raisons légales (dans certains pays) et psychologiques, on ne laisse pas un enfant seul avec un inconnu, et à plus forte raison, s’il doit se dévêtir, même partiellement.  La plupart des spas proposent d’ailleurs uniquement des soins enfants en duo avec la maman ou en présence obligatoire d’un adulte référent.  Sinon, les massages sont généralement limités aux mains, aux pieds, à la tête afin de préserver l’intimité des enfants et qu’ils puissent rester habillés.
  • L’éthique: promouvoir des soins de beauté (soin visage, manucure, maquillage) à destination d’un très jeune public renforce l’hypersexualisation précoce des jeunes filles ; comme une invitation voire une injonction à « devoir » devenir jolie, à adopter tous les codes commerciaux de la féminité, à se transformer en femme « comme maman » alors que l’on est encore une enfant.  Même si cela peut être vu comme un jeu par les petites filles, la question de l’éthique et des valeurs que l’on veut véhiculer se pose légitimement lorsque l’on établit sa carte de soins « enfants ».
  • La sécurisation des espaces: pour des raisons évidentes, les espaces aquatiques et/ou chauds (piscine, jacuzzi, sauna, hammam) sont interdits aux enfants afin d’éviter noyades, brûlures, problèmes respiratoires et cardiaques.  Les tables devront également être plus basses (ou prévoir une escabelle).
  • L’accueil : on n’accueille pas un petit enfant de 6 ans comme un adulte. Les thérapeutes doivent recevoir une formation complémentaire pour adopter un ton adéquat et une attitude rassurante avec cette jeune clientèle.
  • La gestuelle des soins adaptée: la morphologie même des enfants obligera les praticiens à modifier leur gestuelle et à rester très superficiel dans la pression de leur main.
  • Des produits encore plus sûrs: les produits sélectionnés devront être particulièrement doux pour être tolérés par la peau fragile et réactive des enfants, tout en réussissant à être assez gourmands au niveau des parfums et ludiques au niveau des galéniques que pour satisfaire leurs attentes.
  • Une durée de prestation limitée: les enfants perdent plus facilement patience et des soins trop longs sont vite ennuyeux voire anxiogènes pour eux.  La nervosité prend alors le dessus sur le plaisir.  Les soins sont généralement raccourcis à 30 minutes.
  • La gestion du bruit: les enfants sont … des enfants !  Ils s’amusent, rient, remuent, courent, crient, pleurent parfois. Tout cela peut troubler la quiétude d’un spa et rapidement devenir insupportable pour les autres clients.  Les soins « enfants  » sont donc généralement limités en nombre ou placés dans des plages horaires bien définies.

Kids Spa au Four Seasons Marrakech. 

Une carte relativement fournie de soins allant de 30 à 60 minutes.  Les soins sont accessibles aux enfants entre  6 et 11 ans. Afin de préserver un environnement sûr et relaxant, les enfants doivent toutefois être accompagnés d’un parent ou tuteur durant toute la durée du soin. Parmi les soins, outre les manucure, pédicure et massage du visage, on notera :

  • Le champissage: cette technique de massage tonique basée sur la médecine ayurvédique indienne traditionnelle se concentre sur la tête, le crâne, le cou et les épaules.  On utilise de l’huile d’argan pure. Ce massage particulièrement déstressant est très efficace contre les migraines, permet la croissance des cheveux et réduit l’anxiété. Il favorise également le sommeil.
  • Le massage de Rêves: un massage à faire le soir comprenant des mouvements longs et doux pour calmer les enfants et les préparer à une nuit reposante. Pour qu’ils fassent les plus beaux rêves !

Kiddies Spa au Thanda Spa Private Reserve Game  (Afrique du Sud)

Le Thanda Spa vient d’être élu World Best Safari Spa 2016.  Ce fabuleux spa offre un sanctuaire de simplicité et de luxe au cœur d’une réserve privée, dans le Zululand sud africain.  Leurs traitements ‘signature’ sont une combinaison de techniques occidentales mêlées d’ anciennes pratiques holistiques zoulous.

Le Thanda spa possède également un Kiddies Spa réservé aux 8-12 ans.  Les thérapeutes utilisent des produits doux à base de fruits qui sentent délicieusement bon et qui peuvent etre appliqués sans aucun danger sur la peau délicate des enfants.  Ces soins permettent d’aider les enfants à se relaxer tout en prenant soin de leur santé.  Les soins sont relativement courts (30 minutes) et leurs noms choisis pour développer l’imaginaire: Monkey Apple Massage, Prince/Princess Facial, Happy Feet or Hands…

Mangwanani :  African Kids Spa (Afrique du Sud). 

Il n’y a pas que les hôtels qui proposent des services beauté et bien être pour les enfants.  Le Wild Coast Kids Spa, de la chaîne  Mangwani  African Spa, est un day spa urbain situé à CapeTown.  Pas d’adultes ici: il est exclusivement réservé aux enfants de 4 à 12 ans.  Ils  pourront y recevoir manucures, pédicures, soins visage, massages localisés (mains, pieds, épaules ou crane) mais aussi repartir en arborant fièrement un grimage ‘African Warrior’.  Des soins et des packages allant de 30 minutes à 4h30 de soins !

L’institut de beauté est spécialement aménagé pour le confort et l’amusement des enfants, on y trouve un espace ‘déguisement’ et un château dans lequel garçons et filles pourront s’amuser.  Des cours de yoga pour enfants y sont aussi organisés.

 

(c) Photo Four Seasons Marrakech

Spécial Kinshasa (2/2): une ville sans spa.

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En amoureuse et en professionnelle du Spa (et je mets une majuscule à dessein), analyser le cas de Kinshasa est un défi excitant.  Défi parce qu’observer avec objectivité (et en très peu de temps) sa ‘ville de cœur’ n’est jamais aisé.  Excitant parce que Kinshasa est une mégapole bouillonnante et contrastée où l’élégance est érigée en art de vivre …malgré les ‘orages’.

Au pays des sapeurs : le culte de l’apparence.

Quand on observe les Kinoises, il est  frappant (et parfois comme un coup de poing dans l’œil) de constater à quel point elles sont apprêtées : coiffure, ongles, maquillage et bien sûr vêtements et accessoires.  Au pays des Sapeurs (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes), l’apparence soignée et le recours aux marques de luxe françaises sont érigées en art de vivre, en science, en religion 😉

Plus spécifiquement, pour leurs routines de soin, les Kinoises se font tresser / tisser par des proches, dans des salons de quartier ou dans des instituts plus huppés.  Idem pour les manucures, où les tarifs vont de l’équivalent de 1$ auprès des manucures ambulants (qu’on repère aisément au cliquetis de leurs bouteilles) à 25$ dans les nail bars ou plus de 50$ dans les instituts de la Gombe.

Le maquillage est très utilisé, surtout le fond de teint pour matifier, uniformiser le et camoufler les zones d’hyperpigmentation, les taches et les cicatrices dues aux produits éclaircissant ou les boutons causés parfois par le maquillage lui-même.

D’autres pratiques comme les épilations sont courantes et les cosmétiques qui galbent les fesses se vendent en masse.  Bref, il faut que cela se voie !

Le massage : entre tradition perdue, manque de nécessité et image sulfureuse.

Les instituts de beauté et les salons de coiffure sont donc légion.  Par contre, les soins du visage sont déjà beaucoup moins proposés.  Et rares sont les espaces où la notion de bien-être et les massages sont mis en avant.

Parce que la pratique du massage corporel renvoi à la nudité, à l’intimité voire à la sexualité, le massage n’est pas une évidence à Kinshasa.  Il est vrai que sous l’appellation de « centre de massages » se cachent (ou ne se cachent même pas, d’ailleurs) des pratiques relevant davantage de la prostitution.

Pourtant, en parlant avec des « vieux » (et ce terme n’a rien de péjoratif en RDC), on se rend compte qu’en dehors de Kinshasa, dans les zones agricoles, le massage est une pratique quotidienne.  Au retour des champs, les enfants massent les pieds et le dos de leurs parents, pour les soulager et par respect.

Plusieurs hôtels et instituts de beauté ont placé des massages à leur menu de soins, avant, parfois, de se rétracter.   Les raisons varient :

  • mauvaise insonorisation de l’espace qui rend la relaxation impossible.
  • plaintes pour « happy ending massage » (que ce soient de la part de clients trop insistants ou parfois des thérapeutes elles-mêmes, à l’insu de leur manager),
  • manque de demande des clients nationaux, rendant l’espace non rentable et le voyant se transformer en une autre pièce « beauté ». « Le massage, c’est pour les expats, nous, les Congolais, on n’est pas stressés ! On a le temps, pas de factures qui s’entassent, on est bien, on a pas besoin de tout ça ! Et puis, le prix, c’est exagéré ! ».
  • manque de demande des expatriés qui se plaignent de la pauvreté des techniques proposées (les tellement éculés californiens, suédois et drainant) ou de la qualité du soin lui-même : ‘main’ de la masseuse, produits, hygiène, confort, non-respect des heures de rendez-vous…

Ce constat d’échec rend les investisseurs très prudents et on notera qu’aucun des nombreux grands hôtels (installés ou à venir) n’intègre ce service : l’Hotel du Fleuve  (Kempinski), le Pullman Grand Hotel (Accor), le Stanley (DoubleTree by Hilton), le Memling, l’hôtel Béatrice…

Orchid Spa : une fleur dans le désert.

Malgré un titre quelque peu provocateur, je ne voudrais pas laisser penser qu’il n’y a aucun spa à Kinshasa.  Il y en a un. …pour 10 millions d’habitants!

Par définition, un Spa est un endroit destiné à la régénération et au repos. Il est caractérisé par une démarche holistique qui envisage l’être humain dans sa globalité.  Au cœur du concept, l’eau et ses vertus curatives : bains, boues, hydro-jets, hammam…  Ensuite, viennent toutes les autres approches qui contribuent au bien-être : massages, soins de beauté, exercices physiques, méditation, nutrition… Il ne s’agit donc pas uniquement de disposer d’un  hammam pour se proclamer spa, il s’agit d’un concept global, d’une philosophie.

Dans le quartier des ambassades, la Villa Orchid Spa propose une carte ultra complète de soins (massages, soins visage, beauté des mains et des pieds, épilations), des soins à base d’eau (hammam, hydrothérapie, piscine), un salon de coiffure, une boutique, une salle de sport et de yoga ou encore un jardin avec pool house.

Une équipe multilingue (français, anglais, lingala) et super accueillante (malgré mon retard…) composée de Congolaises et de Philippines y travaillent avec la marque française Matis, experte de la beauté et particulièrement innovante.  Un bel endroit, notamment la suite duo au ciel étoilé.  Du linge de qualité.  Une oasis de silence, un vrai luxe au cœur de la capitale.

Certains bémols toutefois : des prix qui restent relativement élevés (min. 165$ le soin visage quand même !) et ces ‘détails à la kinoise’ difficilement acceptables au regard des standards occidentaux : trous béants dans les murs, une praticienne qui consulte son Gsm ou le staff qui entre dans la cabine durant le soin, dépôts dans la douche, porte d’armoire défoncée, désordre…  Une expérience toutefois globalement satisfaisante avec l’espoir que la qualité d’ensemble ne chutera pas après le départ tout récent de la fondatrice vers d’autres aventures.

 

Pour conclure, je tenais à dire un grand merci à tous les professionnels rencontrés durant mon voyage (et spécialement aux équipes d’Orchid Spa, Josepha Cosmetics et à Eric Matabaro) ainsi qu’aux nombreux kinois de sang ou de cœur qui m’ont accordé leur avis précieux durant la rédaction de ces deux articles.  See you soon…

(c) photo Pullman Grand Hotel Kinshasa

Massage africain (3/4): le Massage Congo.

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La petite histoire…

« Je souhaitais pouvoir proposer dans mon institut un soin africain holistique qui reconnecte puissamment le client à ses racines, à qui il est vraiment ; un soin qui au-delà de la relaxation, détoxifie l’organisme et apporte une énergie folle. Je voulais développer un soin créatif, élégant, joyeux, à l’image du peuple congolais (Julie Lombé, sa conceptrice, est Belgo-Congolaise).  Le Massage Congo ® est un massage signature exclusif et métissé,  imprimant une gestuelle quasi tribale,  sur le corps d’un client dont le rythme cardiaque varie en fonction du drum  hypnotique du djembe, tantôt frénétique, tantôt calme et profond. Une expérience unique. Un voyage. »

Techniques et résultats.

Le Massage Congo ® commence par un long travail de réflexologie sur les pieds, avec de l’huile de baobab, arbre symbolique de l’Afrique, ‘arbre à palabres’ sous lequel les jeunes viennent écouter les histoires de leurs aînés.  Les pieds nous relient à la terre, à nos racines, à nos flux d’énergie.

S’en suit un modelage de tout le corps, manuel d’une part, et accessoirisé d’autre part.  Un modelage s’inspirant de plusieurs techniques africaines de massage.  Tout d’abord du massage Rungu (Kenya) dont la particularité est d’utiliser des Rungu, bâtons de bois, attributs des jeunes guerriers Massaï.  Pour le Massage Congo ®, ce sont des bâtons en bois précieux d’ébène et de wenge venus  directement de RDC, de deux tailles différentes selon les zones massées.  Ils sont utilisés pour les drainages, les vibrations, les pressions, les percussions et les étirements.

Autre influence, le massage bamikilé (Cameroun – Royaume Baham), dont la poignée baham (ou poignée de Manefaing), faite de terre rouge sacrée est utilisée par les guérisseurs pour ses vertus assainissantes.  La gestuelle de ‘roulé africain’ est reproduite par des pressions-pivots au poing sur les muscles afin de les délier en profondeur.

L’Afrique de l’Ouest et son damp ponctuent le massage de longues vibrations, comme autant de vagues et de secousses qui détendent les muscles et libèrent l’énergie.

Après le soin, le client a l’esprit apaisé et joyeux, le corps tonifié et léger, la peau régénérée, laissant sur son sillage un chaud parfum d’Afrique.

 Produits.

Le Massage Congo est réalisé avec les produits de la marque Africology, marque sud-africaine pointue dont les actifs sont cultivés en Afrique australe, en agriculture biologique et en commerce équitable.  Huile de marula, black Pepper, aloe ferox, rooibos, gingembre…  Une combinaison exclusive et naturelle pour accentuer les bienfaits défatiguants du soin.

 >>> Vous êtes praticien et vous voulez vous former au Massage Congo © : inscrivez-vous en cliquant ici.  

 

Massage africain (2/4): le Digui.

massage digui

Amy Déké

 La petite histoire…

Le Digui  est une technique de massage originaire du Mali et du Nord de la Côte d’Ivoire.  C’est Renée Amy Beke, coach bien-être, qui, pionnière importa la pratiquer en France.

Historiquement, ce massage est prodigué par la mère à l’enfant une semaine après la naissance de ce dernier.  Amy Beke insiste « sachez qu’il n’y a pas un africain né sur le continent qui n’ait été massé par sa grand-mère, sa mère, sa tante ou sa nourrice avec du beurre de karité. ».  Elle-même tiendrait sa technique singulière de sa grand-mère et de son grand-père, sorcier du village.

Technique et résultats.

Baignée dans une ambiance chaleureuse et apaisante aux sons de musiques traditionnelles et modernes africaines, la séance comprend des mouvements longs d’étirement, des mouvements enveloppants, des vibrations, des pressions en profondeur, des battages en hachures.  Le tout à un rythme tonique et vivifiant.

Hormis ses propriétés relaxantes, cette technique permet également de soulager les douleurs musculaires, de dénouer les tensions nerveuses et favorise la lutte contre le stress.  Les tissus sont tonifiés, l’énergie relancée.

Produits.

Le massage Digui est réalisé avec une généreuse quantité de beurre de karité issu de l’agriculture biologique (riche en vitamine E) qui nourrit la peau, favorise la cicatrisation, adoucit durablement.

Le client peut également choisir une huile essentielle (drainante ou tonifiante) afin de compléter l’action du soin.

Le soin se termine par la dégustation d’un thé rouge biologique au « Rooibos », originaire d’Afrique du Sud. Une conclusion délicieuse qui a également des propriétés calmantes et digestives.

Découvrez le massage Digui. 

 

Massage africain (1/4): l’Afrique Noire a-t-elle une culture du spa?

massage africain african massage

(c) Tribal – Bernard Cassière

Suédois, californien, lomi-lomi, shiatsu…  Tous les continents fournissent une gamme variée de massages.  Grand absent : le continent Africain, et plus particulièrement, l’Afrique sub-saharienne.  En effet, comme nous l’indiquions dans notre précédent article, si le Nord de l’Afrique jouit d’une forte tradition liée hammam, l’Afrique Noire, elle, n’a pas de réelle culture du spa.

Le défi de la transmission orale à l’aune de la mondialisation.

Les rituels de beauté existent pourtant bel et bien. Nos articles vous le prouvent chaque semaine.  Et si, en termes de création de lien social entre les femmes,  on pourrait faire un parallèle entre la pratique du tressage et le hammam, la pratique du massage – massage bien-être tel que nous l’entendons- y est davantage une pratique relevant du toucher, du peau-à-peau maternel, du rite initiatique ou du contact thérapeutique accompagné de rituels de guérison.   La culture du spa est si peu ancrée, si peu encadrée,  que même la fréquentation des sources d’eau chaude ou de bains de boues se fait sans transformation commerciale des ressources en zones thermales (exception faite de l’Afrique du Sud).  La transmission orale de ces soins et des siècles de (for)matage colonial ont rendu ces pratiques tout à fait anecdotiques à l’aune de la mondialisation.

Faute d’écrits et d’iconographie séculaires, faute d’écoles à-même de transmettre des techniques de manière académique, faute de validation scientifique des bienfaits, les afro-techniques ont du mal à se faire connaître au niveau local et – à plus forte raison – à se développer au niveau international.

La tradition revisitée.

Toutefois, avec la mode de la choco-thérapie (soins à base de cacao), on a vu apparaître au début des années 2000 un nouveau massage évasion sous l’appellation générique de massage africain; chaque marque proposant derrière cette appellation des soins bien différents.

Nous avons, dans cette série d’articles, voulu vous en présenter 3 techniques intéressantes et singulières,  3 techniques portées par des afro-entrepreneures ayant à coeur de transmettre une part de leur culture de manière la plus authentique possible :

Nous découvrirons la technique, les produits utilisés et la storytelling qui accompagne le soin.  Car là-aussi, chacun des soins est habillé d’un marketing exotique africaniste regroupant les poncifs sur l’Afrique Noire et pour lesquelles je  vous renvoie non sans humour (noir) au texte corrosif  How To Write About Africa? de Binyavanga Wainaina.